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Cet article introduit le numéro spécial de Technologie et Innovation sur l’ingénierie de l’innovation collaborative. Le recours aux collaborations et aux partenaires de différents milieux devient essentiel dans un contexte économique, sociétal et environnemental complexe. Dans cet article, la définition de l’innovation collaborative et son utilisation dans la génération d’innovations sociales, marketing et de services sont développées. Par ailleurs, les stratégies top-down ou bottom-up, la création de connaissances, l’accélération du cycle de l’innovation ou le bricolage sont des concepts qui sont présentés dans cet article à travers des exemples provenant de différents secteurs.
L’innovation ouverte et l’innovation collaborative sont largement répandues dans différentes disciplines, du management à l’économie en passant par les sciences sociales. Ces concepts ont été développés en opposition à l’innovation fermée qui promeut des activités internes aux firmes, ne s’appuyant que sur les ressources déjà présentes. L’ouverture des frontières des entreprises permet d’intensifier les collaborations avec divers types d’acteurs, pour soutenir l’innovation à l’interne. Par ailleurs, le degré d’ouverture que les entreprises doivent assurer pour promouvoir les processus d’innovation sont sources de divergence dans plusieurs travaux. De plus, peu de travaux ont étudié la dimension territoriale de l’innovation ouverte. La proximité physique serait une condition nécessaire et minimale pour l’innovation, ainsi que d’autres dimensions de la proximité (cognitive et institutionnelle). Les systèmes nationaux d’innovation, districts industriels et clusters favorisant la production et circulation de connaissances sont à l’oeuvre et soutenus par des politiques locales, et fleurissent depuis plusieurs décennies. Finalement, l’innovation ouverte favorise une diversité de partenariats qui deviennent possibles, bien que cela engendre aussi des difficultés à différents niveaux entre les entreprises impliquées.
Le développement incessant des réseaux d’innovation (clusters, pôles de compétitivité) a forcé des évolutions majeures dans les procédés de collaboration entre acteurs économiques et ceux de la recherche académique. Par la mise sur l’innovation, ces dispositifs hétéroclites sont les outils de propulsion du succès des économies de demain et suscitent un grand intérêt auprès des chercheurs et praticiens, mais aussi auprès des États. Toutefois si leur propicité aux innovations n’est plus à démontrer, l’absence d’une approche marketing et orientation marché des projets collaboratifs limite leur portée (diffusion et adoption par le marché). Ces difficultés sont notamment liées aux intentions stratégiques différenciées des acteurs et leur défaut de visions partagées autour des aspects « marché ». Cet article examine les apports d’un marketing de l’innovation appliqué dans un cadre d’interaction collaborative entre entreprises et universités et questionne la problématique du dilemme de l’innovation « Market-pull » « Techno-push ». Il préconise d’octroyer un rôle central au marketing en tant que fonction transversale des projets d’innovation collaboratifs, avec le marché comme fil conducteur de ses actions et vecteur d’intégration de l’innovation. Nous considérons que l’innovation collaborative performante est basée sur l’adoption d’une approche hybride privilégiant la dimension technologique tout en intégrant les aspects « marché ».
L’innovation commerciale répond à la question « faire différemment » dans la commercialisation des biens et des services. Elle s’intéresse ainsi à l’objet de l’échange mais aussi à la construction même de cet échange commercial en considérant les acteurs et l’environnement. L’innovation commerciale recouvre les aspects techniques et technologiques mais également les aspects sociaux, organisationnels et informationnels. Cet article vise à définir les contours de l’innovation commerciale ainsi qu’à fournir des éléments de compréhension et de réflexion sur la manière dont ce dispositif de management permet de repenser les contours de l’échange marchand. En effet, l’innovation commerciale permet de comprendre les dynamiques concurrentielles d’un secteur et d’ouvrir des opportunités de marchés aux différents acteurs.
Dans un contexte économique ou l’innovation, conditionne de plus en plus les perspectives de croissance économique des territoires et/ou le secteur des services représente près de 70% du PIB des pays développés. La problématique de l’innovation dans le secteur des services constitue un enjeu majeur pour le développement économique des territoires. Or, la question de l’innovation dans les services bénéficie que de peu d’évidences empiriques et il existe à ce jour un nombre limité de travaux permettant de caractériser les processus d’innovation dans ce secteur ainsi que ces implications en matière de politiques publiques sur les territoires. Or cela paraît paradoxal compte tenu de la part importante que représente le secteur des services dans nos économies. L’objectif de cette contribution est de proposer une analyse permettant de mieux comprendre les enjeux relatifs à l’innovation dans le secteur des services. Ainsi, il s’agira de revenir sur la définition de l’innovation dans les services, les spécificités des mécanismes à l’oeuvre dans ce cadre, les impacts territoriaux observés et les politiques publiques engagées et permettant de favoriser les dynamiques locales d’innovation de ces activités.
La notion d’innovation sociale a fait l’objet d’un intérêt croissant au cours des dernières années. En s’attachant surtout à la définir et d’en étudier les effets, le problème des processus créatifs collectifs associés à sa production a été peu étudié. Nous mobilisons le modèle de l’écologie créative afin de répondre à ce vide théorique. Ce modèle, mettant en avant différents niveaux économiques (upper-, middle-, underground), nous permet de mettre en avant le fait que les innovations sociales peuvent être produites suivant deux logiques complémentaires. Suivant une logique top-down, les acteurs à leur initiative sont localisés dans l’upperground. Les innovations ainsi créées ont une capacité de diffusion élevée, mais peuvent avoir un apport limité car elles sont soumises à un arbitrage entre viabilité économique et impact social. A l’inverse, les innovations sociales produites suivant une logique bottom-up émanent d’acteurs de l’underground. Coproduites avec leurs bénéficiaires, elles sont à même de répondre à leurs besoins spécifiques mais éprouvent des difficultés à se diffuser à plus grande échelle. Du fait de leurs limites respectives, les logiques top-down et bottom-up sont fréquemment mises en oeuvre de manière concourante au sein des écologies créatives. Ceci peut soulever des problèmes de gouvernance dont la résolution fait intervenir les structures de l’économie sociale et solidaire, au travers de leur fonction d’intermédiation d’innovation.
Ce papier s’intéresse à la création des nouvelles connaissances dans les organisations de l’aviation civile. En nous basant sur des entrevues réalisées auprès de pilotes et de contrôleurs aériens, nous évaluons l’impact et les effets des interactions des professionnels de la sécurité aérienne sur la complexification des connaissances organisationnelles, sur les procédures implantées et sur la fiabilité qui en découle. Les résultats de nos analyses indiquent d’importantes lacunes communicationnelles qui peuvent mener à une réduction de la fiabilité des opérations de l’aviation civile, surtout lorsque les processus en cause sont liés à des tentatives de maximisation des profits.
Pour analyser le terme de bricolage dans son lien à l’innovation, nous l’envisagerons d’abord de façon formelle comme concept nouveau mais aussi dans sa perception logique et par son application actuelle. Nous l’envisagerons ensuite, comme dispositif central dans un ensemble plus vaste par son lien à l’improvisation et à l’innovation frugale pour en venir à un schéma de synthèse susceptible de contribuer à expliquer la dynamique de la création innovante. Le résultat principal est d’éclairer le rôle central du bricolage en relation à l’improvisation pour la création d’artefacts ainsi que pour innover.
L’innovation collaborative a été le sujet de nombreux travaux scientifiques surtout sur l’innovation ouverte, [CHE 08] comme processus hautement collaboratif (Paun, F ; Von Tunzelman, and al.., 2012 ; [ONE 12], [LAP 12]. Ce processus tout d’abord organisationnel intègre une grande diversité d’acteurs publics et privés parfois sous forme de communautés de pensée et d’action qui créent, partagent et diffusent différentes connaissances visant à créer collectivement et individuellement de la valeur partagée par l’innovation (incrémentale, radicale ou de rupture) dans une d’autant plus grande diversité des secteurs et des marchés. A la lumière des observations et analyses des expérimentations concrètes, de partage de bonnes pratiques et des outils d’accélération de l’nnovation en France et aux États Unis, cet article propose une analyse des impacts de ces nouvelles stratégies et outils d’innovation sur le raccourcissement des cycles d’innovation et par conséquence d’accélération des processus de création de valeur partagée par les Grands Groupes, les PME, les ETI, les laboratoires et les structures d’accélération.
Les systèmes de paiement mobile se basent sur de nombreuses technologies. L’article s’appuie sur une solide revue de la littérature scientifique portant sur le développement récent des systèmes de paiement mobile. Il présente les principales implémentations et solutions existantes. Cependant, de nombreux problèmes restent encore ouverts dont la sécurité des données à caractère personnel qui soulève des questions éthiques en lien, entre autres, au respect de la vie privée. L’article montre comment, à l’ère de la Covid-19, l’éthique constitue un atout pour l’amélioration de la confiance numérique dans les systèmes de paiement mobile qui sont devenus des outils incontournables dans la vie des citoyens et citoyennes.
2024
Volume 24- 9
Les filières de production dans la bioéconomie2023
Volume 23- 8
Intelligence artificielle et Cybersécurité2022
Volume 22- 7
Trajectoires d’innovations et d’innovateurs2021
Volume 21- 6
L’innovation collaborative2020
Volume 20- 5
Les systèmes produit-service2019
Volume 19- 4
L’innovation agile2018
Volume 18- 3
Innovations citoyennes2017
Volume 17- 2
Innovations de mobilité. Transports, gestion des flux et territoires2016
Volume 16- 1
Stimulateurs de l’entrepreneuriat innovant