Sciences humaines et sociales > Accueil > Technologie et innovation > Numéro
Lorsque l’on parle de clusters et d’innovation technologique, on choisit le plus souvent comme modèle les cas de la Silicon Valley ou de la route 128. La littérature sur le succès de ces régions est abondante, mais peu de place est faite à cette question dans la littérature française sur les clusters en général et sur les pôles de compétitivité en particulier. Pour exister, innover et se développer les entrepreneurs ont besoin d’un accès au financement. L’acteur majeur du financement de l’entrepreneuriat innovant est le capital-risque sous toutes ses formes. La présence seule de capitaux risqueurs et d’entrepreneurs innovants ne suffit pas, il est nécessaire qu’un marché existe pour favoriser la rencontre entre une demande de financement de la part de l’entreprise innovante et l’offre de capital. On établira une typologie des différentes situations en matière de financement des entreprises innovantes dans les territoires. On s’intéressera aux différents types de politiques publiques existantes pour accompagner le financement en capital des entreprises technologiquement innovantes. On s’interrogera de façon exploratoire dans ce travail sur la présence du capital-risque dans les pôles de compétitivité français et on montrera la nécessité d’effectuer des recherches dans ce domaine.
L’objectif de cet article est de présenter à la fois un panorama des outils de financement à la disposition des start-up, et de discuter de leur efficacité dans une perspective de croissance continue de ces entreprises. Afin de financer leurs premières phases de développement, les start-up peuvent faire appel en France à un ensemble de financeurs publics et privés. Nous présentons ces différents leviers de financement, et nous montrons que la croissance de ces entreprises se trouve limitée par l’existence d’un « trou » (encore appelé financing gap) dans la chaîne de financement des start-up. Nous montrons enfin que ce financing gap pourrait être en partie comblé dans l’avenir grâce à l’émergence de nouveaux modes de financement que nous présentons brièvement.
Une start-up est une société innovante avec un fort ancrage au niveau des nouvelles technologies et de fortes perspectives de marché. L’entrepreneur de ce type d’organisation est souvent centré sur son cœur de métier par l’exploitation de ses expériences, connaissances et compétences. Les besoins d’accompagnement sont importants d’autant que des compétences complémentaires sont nécessaires au démarrage et au décollage de l’affaire de nature complexe. En ce sens, les logiques d’action retenues par le créateur sont tellement impactées par ses besoins d’être, de savoir et de pouvoir au point de reconstituer le substrat de son identité entrepreneuriale. Ces trois besoins, que l’accompagnant doit inscrire dans sa démarche d’expert-conseil, sous-tendent le pouvoir d’actions du créateur au sens des théories des ressources et de l’effectuation. Pour vérifier un tel constat, une étude qualitative est conduite sous forme d’entretien collectif (focus group) réunissant 8 créateurs de start-up. Les discussions ont été enregistrées et retranscrites intégralement. Le corpus ainsi obtenu est passé au crible des méthodes d’analyse sémantiques et structurales. L’approche interprétativiste conduit à faire valoir l’importance des composantes de l’identité entrepreneuriale du créateur d’une start-up. De telles composantes identitaires prennent la forme de leviers d’action pour l’expert-conseil de l’entrepreneur technologique.
La créativité est un domaine dont l’étude est plus récente que l’innovation et dont les contours et les contenus sont encore flous. La créativité et l’innovation sont souvent abordées conjointement pour décrire l’innovation orientée produit qui permet à une entreprise de détenir un produit « star », mais le sont beaucoup moins lorsqu’il s’agit d’étudier les combinaisons réussies de multitudes d’idées qui aboutissent à une réussite entrepreneuriale. Pourtant cette démarche créative peut être difficile à imiter et constituer de ce fait une protection de l’avantage concurrentiel. L’objectif de cet article consiste à questionner la notion de créativité propre à l’entrepreneuriat, afin de déterminer sa place et son importance au sein des petites entreprises. Une première partie consistera à préciser le concept de créativité entrepreneuriale et le contexte choisi. Nous pointerons ensuite les éléments mettant en avant l’importance de la créativité pour des entrepreneurs de PE, en nous appuyant sur une étude de cas empirique qui apportera une contribution à nos propos et ouvrira sur une discussion en dernière partie.
De nombreux travaux se développent aujourd’hui autour de la relation entre l’entrepreneur et le territoire, l’hypothèse sous-jacente étant celle d’un accès plus ou moins aisé selon les territoires aux compétences, connaissances, sources de financement et infrastructures. Le milieu innovateur, défini comme un ensemble d’acteurs (entreprises, institutions, etc.) localisé et ancré dans un territoire dans lequel les interactions se développent de manière multilatérale, constituerait ainsi un environnement favorisant l’apparition de différentes formes d’innovations ainsi que l’émergence de nouvelles entreprises. Cependant le rôle de l’entrepreneur est fondamental dans la concrétisation des opportunités et ressources offertes par un milieu innovateur. En effet c’est lui qui tire parti des ressources du territoire et contribue à la création de technologies nouvelles et d’emplois grâce aux réseaux et proximités qu’il est capable de déployer. En France, comme nous le verrons, la politique des pôles de compétitivité se présente comme une politique incitative en faveur des collaborations et des innovations, et propice à l’entrepreneuriat innovateur.
Dans le capitalisme industriel, l’innovation repose sur deux piliers : la maîtrise de la technologie et l’existence d’un esprit d’entreprise élevé. L’innovation vise à rentabiliser le capital investi par l’entrepreneur. Ce lien est analysé aux trois niveaux, macro (nation), méso (groupes, filières, régions) et microéconomique (entrepreneurial). L’évolution du capitalisme industriel est décomposée, en fonction des inventions majeures, en trois générations (1775-1875-1975). Chaque génération se déroule en deux phases. La phase extensive porte sur le transfert des inventions vers les techniques et les outils de production ; la phase intensive concerne le développement de biens de consommation et d’activités de services « modernes ». Le passage vers la phase intensive est facilité par l’idéologie promouvant le progrès technique et un nouvel ordre social, au nom de la modernité. L’entrepreneuriat est alors idéalisé, car facilitant cette transition. Mais les typologies d’entrepreneurs relativisent leur contribution effective au passage vers un nouvel ordre industriel, au travers de stratégies individuelles visant à des degrés très variables d’innovation. Cette question est finalement abordée en termes de politiques industrielles : politique générale des groupes industriels et financiers, politique gouvernementale et ministérielle, politique de développement technologique et entrepreneurial des régions.
2024
Volume 24- 9
Les filières de production dans la bioéconomie2023
Volume 23- 8
Intelligence artificielle et Cybersécurité2022
Volume 22- 7
Trajectoires d’innovations et d’innovateurs2021
Volume 21- 6
L’innovation collaborative2020
Volume 20- 5
Les systèmes produit-service2019
Volume 19- 4
L’innovation agile2018
Volume 18- 3
Innovations citoyennes2017
Volume 17- 2
Innovations de mobilité. Transports, gestion des flux et territoires2016
Volume 16- 1
Stimulateurs de l’entrepreneuriat innovant