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Ce numéro de TechInn est dédié aux outils de l’analyse structurale appliqués au domaine de l’économie de l’innovation. Il comprend six articles. Le message essentiel qu’ils portent est que ces outils ne servent pas seulement à dessiner / visualiser des relations entre les noeuds d’un réseau. Elles servent également d’aide à la prise de décision pour les industriels et les pouvoirs publics en matière de stratégie et de politique d’innovation.
Le brevet est un marqueur précoce de l’innovation mondiale. Les dépôts se sont accrus de manière parfois exponentielle depuis une décennie permettant de constituer des bases de données pouvant en contenir jusqu’à 130 millions aujourd’hui. Constituées d’un empilement de sources et de qualité très différentes, ces bases sont difficilement exploitables pour mesurer de manière fiable la distance sémantique entre les concepts de familles de brevets et les visualiser sous forme de cartes pertinentes. Nous avons sélectionné la base DWPI et les algorithmes de traitements qui y sont associés pour créer des cartes des innovations mondiales et montrer, à travers différents exemples, comment les experts des grandes entreprises les utilisent. Ces cartes topographiques permettent d’identifier l’émergence des nouvelles innovations et les tendances mondiales, de positionner les inventions des entreprises dans leur environnement concurrentiel ce qui est essentiel pour arbitrer les investissements, sélectionner les partenaires les plus adaptés et accroitre, in fine, la productivité de la R&D. C’est un outil indispensable pour maitriser l’Intelligence Technologique et mieux comprendre pourquoi les grandes entreprises ne communiquent pas sur le sujet afin de conserver un avantage concurrentiel majeur.
Les graphes de cooccurrences technologiques en économie de l’innovation se construisent à l’aide des données de brevets, en y extrayant les classes technologiques associées aux inventions par les experts des offices de la propriété intellectuelle. Il y a cooccurrence lorsque qu’une même invention est allouée à plusieurs technologies. Cette dernière décennie a donné lieu à l’élaboration de nombreuses méthodes originales de traitement des données de brevets via ces graphes de cooccurrences. L’objectif de cet article est de faire un recensement et d’illustrer les questions de l’économie de l’innovation traitées à l’aide de graphes de cooccurrences technologiques.
L’objectif de l’article est de proposer des lectures structurales de deux indicateurs de la qualité technologique des brevets : l’originalité et la généralité. Nous les transformons pour ce faire en des objets mathématiques – des « graphes » – et nous insistons sur des amendements et prolongements inspirés par cette nouvelle approche. Dans une première lecture, nous partons des indices originels et nous leur appliquons directement une représentation sous la forme de graphes. Dans une deuxième lecture, nous partons de matrices de flux technologiques et nous reconstruisons les indices de dispersion tels qu’ils ont été conçus initialement. Nous allons même un peu plus loin : nous proposons d’autres indices de la qualité technologique à partir de ces matrices, dont un qui nous semble de portée supérieure pour apprécier cette qualité.
Un graphe d’influence est la représentation d’une structure de flux dans la théorie de la dominance économique. Nous adaptons la notion d’arbre couvrant à poids maximal au contexte des graphes d’influence, pour des noeuds d’impulsion uniques. Nous expérimentons cet outil sur les flux commerciaux internationaux pour l’étalonner. Nous concluons que l’arbre sélectionné synthétise correctement les principales relations de dépendance de la structure en dépit de sa très faible contribution à la dépendance totale. Nous discutons finalement de l’adaptation de l’outil à l’analyse des flux technologiques.
L’objectif de l’article est d’identifier certaines caractéristiques du processus d’émergence des technologies du génie biomédical en utilisant les données de brevets. [GKO 16] utilisent les cooccurrences des allocations technologiques dans les brevets pour décrire les phénomènes de diffusion technologique, qu’ils comprennent comme la capacité d’une technologie à se combiner avec d’autres plus fréquemment au fil du temps, de manière à diversifier ses usages. Nous étendons leur approche et nous proposons un test empirique pour vérifier l’impact de l’inventivité et de l’exploration sur les processus de diffusion de ces technologies dans trois environnements institutionnels différents : l’Europe, les États-Unis et le Japon sur la période 1980-2015.
L’émergence industrielle fondée sur des mouvements de fusion totale ou partielle de secteurs anciennement organisés en silos reste encore aujourd’hui un angle mort de l’économie industrielle. L’approche des « marchés augmentés » constitue une alternative aux approches de cycles de vie industriels et de systèmes d’innovation technologique pour apporter des éléments d’interprétation de mouvements stratégiques qui caractérisent des dynamiques sectorielles significatives actuellement. Nous proposons dans l’article d’associer le technologique et le sectoriel en utilisant la théorie de la dominance économique (TDE). La TDE permet de vérifier, en amont de toute tentative de validation empirique au niveau « production » et « marchés », que les fondements technologiques de l’émergence sectorielle par la convergence sont bien présents.
Dans un environnement en constante évolution, les opérateurs de télécommunications ont besoin des meilleures technologies pour répondre à leurs besoins commerciaux. La nouvelle génération va améliorer et créer de nouvelles utilisations qui ne peuvent pas être satisfait par les technologies actuelles. La latence, le débit et la fiabilité entre autres, sont essentielles pour répondre aux nouvelles notions d’utilisation et de fabrication. L’évolution continue des réseaux va au-delà des générations précédentes de communication mobile. Les capacités comprennent une capacité système massive, des débits de données très élevés partout, une latence très faible, une fiabilité et une disponibilité très élevées, un coût et une consommation d’énergie beaucoup plus faibles. Le tranchage de réseau va permettre aux opérateurs de fournir des réseaux virtuels dédiés avec des fonctionnalités spécifiques au client, le Distributed Cloud va permettre de placer les charges de travail plus près de la périphérie pour une meilleure qualité de service telle que la latence, un apprentissage automatique en temps réel et intelligence artificielle (IA), l’analyse sera importante pour permettre l’auto-optimisation des réseaux et les sécuriser. Dans les télécommunications, un accord de niveau de service (SLA) définit un ensemble de services spécifiques adaptés aux besoins de chacun des clients. Les opérateurs pourront profiter des avantages de la 5G pour satisfaire leurs clients et favoriser les différentes chaînes de valeur de la 5G pour développer la future entreprise.
2024
Volume 24- 9
Les filières de production dans la bioéconomie2023
Volume 23- 8
Intelligence artificielle et Cybersécurité2022
Volume 22- 7
Trajectoires d’innovations et d’innovateurs2021
Volume 21- 6
L’innovation collaborative2020
Volume 20- 5
Les systèmes produit-service2019
Volume 19- 4
L’innovation agile2018
Volume 18- 3
Innovations citoyennes2017
Volume 17- 2
Innovations de mobilité. Transports, gestion des flux et territoires2016
Volume 16- 1
Stimulateurs de l’entrepreneuriat innovant