Sciences humaines et sociales > Accueil > Technologie et innovation > Numéro
Cet article présente le contexte et les orientations du numéro spécial intitulé « La valorisation de la recherche dans les petites et moyennes universités » publié dans la revue Technologie et Innovation. Nous définissons d’abord cette troisième mission de valorisation de la recherche, qui s’ajoute aux missions traditionnelles d’enseignement et de recherche, présentons les grandes thématiques des travaux de recherche réalisés sur ce sujet et introduisons ensuite le cas et les spécificités des petites et moyennes universités. Nous présentons enfin les articles qui composent ce numéro spécial. Utilisant plusieurs cas d’études de petites et moyennes universités en France mais aussi au Portugal, les auteurs de ce numéro insistent sur le rôle que peut jouer la valorisation pour ancrer ces universités, souvent jeunes, dans leur environnement. Ils insistent aussi, sur la nécessaire mise en réseau de ces universités, à l’instar de l’exemple du « réseau Lieu » développé en Belgique, également présenté dans ce numéro.
L’inspection générale de l’administration, de l’éducation nationale et de la recherche, dans son rapport de 2016, propose à l’Université d’Artois en partant de l’évaluation négative de sa recherche de mener une stratégie de niche et de s’insérer dans un ensemble universitaire plus grand pour atteindre la masse critique qui lui manque. Cet article prend le contrepied de ce rapport en montrant que l’inspection et la tutelle se basent sur une évaluation faussée pour justifier la supériorité d’un modèle anglo-saxon fondée sur le « big is beautifull » et la mise en concurrence des universités. Dans un tel climat l’université d’Artois a choisi une tout autre stratégie correspondant à l’engagement dans les territoires où elle est implantée. Elle a choisi aussi de faire jouer les effets de réseaux liés à une bonne gouvernance pour mobiliser des ressources spécifiques aux territoires.
Concept souple et peu récent, le Système d’Innovation (S.I) sert de référence dans l’orientation des politiques d’innovation et/ou de Science et Technologie (S&T). Il a toutefois été moins utilisé dans l’interrelation entre les systèmes productifs et éducatifs. La valorisation de la recherche permet de nouer les liens Université-entreprises en rendant utilisables ou commercialisables les résultats, les connaissances et les compétences de la recherche. Notre article met en évidence la question de la valorisation de la recherche à l’Université Picardie Jules Verne (UPJV) et son impact au sein du système régional d’innovation. Quelles sont les formes de sa valorisation dans le cadre de la Petite et Moyenne Université (P.M.U) française qu’elle représente ? A-t-elle des spécificités liées à sa taille ? En quoi et comment permet-elle de créer et transférer des connaissances avec le secteur productif local et national ? Nous travaillerons sur l’ensemble de ces questions, par une méthodologie reposant à la fois sur des sources secondaires mais surtout sur une enquête quantitative et qualitative réalisée en 2020 auprès des services centraux, VP Recherche et Directeurs de Laboratoire de l’UPJV.
Cet article analyse les conditions dans lesquelles la valorisation de la recherche peut être une opportunité pour les petites et moyennes universités. Nous présentons et discutons les indicateurs traditionnellement utilisés pour évaluer cette activité et montrons qu’ils correspondent à une approche exclusivement centrée sur la recherche, de surcroît menée dans un environnement favorable aux relations étroites entre universités et entreprises. Afin de tirer parti de cette troisième mission, nous considérons, à partir du carré organique de la valorisation de la recherche, que cette activité doit être envisagée de manière plus systémique, en prenant en compte les interactions entre les missions d’enseignement et de recherche, ainsi qu’un ensemble de facteurs internes et externes permettant de souligner les marges d’actions possibles. Nous illustrons ainsi la stratégie qui peut être mis en oeuvre dans les établissements moins dotés visant à construire des écosystèmes d’innovation favorables à l’attractivité, à partir de l’expérience de l’Université du Littoral Côte d’Opale.
Les formations en alternance (formation entre l’université et l’entreprise) se sont multipliées depuis une trentaine d’années à l’université. Le modèle de la triple hélice permet d’identifier les relations entre l’université, l’entreprise et l’Etat pour produire des connaissances et innover. L’Etat crée le cadre institutionnel approprié. Dans le cadre d’un contrat d’apprentissage, les deux autres parties prenantes, dotées de ressources propres, poursuivent des objectifs variés : professionnalisation des formations pour l’université, compétitivité et innovation pour l’entreprise. Alors que l’étudiant, au centre du contrat d’apprentissage, a pour objectif son employabilité. Courroie de transmissions entre l’université et l’entreprise, il peut favoriser la diffusion de connaissances académiques et participer à l’émergence d’innovations au profit de l’entreprise. Cette réflexion s’appuie sur l’étude d’un master en Supply Chain et Modélisation en alternance sous contrat d’apprentissage.
Au sein d’une petite et moyenne université, par son volume de recherche plus réduit, la valorisation de la recherche visera des objectifs plus larges que celui associé au seul transfert de technologies. Il s’agira également de contribuer au développement socio-économique de la région par la mobilisation et le transfert de connaissances via la formation dispensée par les institutions et la collaboration avec les entreprises proches de l’université. A titre d’exemple, les Universités de la fédération Wallonie-Bruxelles ont décidé de coordonner leurs efforts à travers un réseau (réseau LiEU – Liaison Entreprises Universités) dans le domaine de la valorisation pour mener à bien des projets d’envergure et mutualiser leurs moyens. Dans cet article, à travers cet exemple et sur base d’une expérience dans le domaine de plus de 15 ans, on trouvera les clés de réussites qui auront permis aux universités de travailler ensemble sur le sujet de la valorisation de la recherche.
Les institutions universitaires publiques font face à d’énormes contraintes et de grands défis. Les contraintes résultent du cadre extérieur, défini par les politiques publiques, nationales et européennes, et de l’évolution rapide des contextes économiques et sociaux. Elles résultent aussi de la dynamique interne et de l’équilibre des forces qui, au sein de chaque université, s’établit entre formation, recherche, transfert et administration. Le transfert des résultats de recherche développés dans les universités est essentiel. Il doit renforcer leur rôle dans la définition des domaines de formation, des axes de recherche et développement (R&D), dans la dynamisation des entreprises dont elles sont à l’origine, dans la densification des réseaux nationaux et internationaux. Avec cette stratégie, elles cessent d’être des cellules autonomes et isolées pour devenir des éléments vivants d’un tissu créatif, en relation avec les autres éléments de la société. Dans cet article, nous traitons du cas du cas portugais, au travers de l’Université d’Algarve, et des spécificités identifiées.
Cet article s’interroge sur la manière dont le Building Information Modeling/Management serait capable de transformer la réalisation d’un projet urbain. Quelles sont les nouvelles potentialités ouvertes par ces évolutions techniques en termes d’urbanité ? Permettent-elles d’associer les habitants à la production de leurs milieux urbains, en agençant leurs savoirs à ceux des acteurs professionnels et industriels ? Nous soutiendrons qu’une fois intégrés à des projets locaux assumant les singularités des territoires, et une fois appropriées et pratiquées par les habitants, une adaptation des pratiques de Building Information Modeling et de City Information Modeling pourraient devenir porteuses de nouvelles formes d’intelligence urbaine numérique, dépassant les écueils du modèle dominant des smart cities.
2024
Volume 24- 9
Les filières de production dans la bioéconomie2023
Volume 23- 8
Intelligence artificielle et Cybersécurité2022
Volume 22- 7
Trajectoires d’innovations et d’innovateurs2021
Volume 21- 6
L’innovation collaborative2020
Volume 20- 5
Les systèmes produit-service2019
Volume 19- 4
L’innovation agile2018
Volume 18- 3
Innovations citoyennes2017
Volume 17- 2
Innovations de mobilité. Transports, gestion des flux et territoires2016
Volume 16- 1
Stimulateurs de l’entrepreneuriat innovant