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ArtSci - ISSN 2515-8767 - © ISTE Ltd
La revue Arts et sciences présente les travaux, réalisations, réflexions, techniques et prospectives qui concernent toute activité créatrice en rapport avec les arts et les sciences.
La peinture, la poésie, la musique, la littérature, la fiction, le cinéma, la photo, la vidéo, le graphisme, l’archéologie, l’architecture, le design, la muséologie etc. sont invités à prendre part à la revue ainsi que tous les champs d’investigation au carrefour de plusieurs disciplines telles que la chimie des pigments, les mathématiques, l’informatique ou la musique pour ne citer que ces exemples.
The Arts and Sciences journal presents works, achievements, reflections, techniques and prospects that concern all creative activities related to the arts and sciences.
Painting, poetry, music, literature, fiction, cinema, photography, video, graphic design, archeology, architecture, design, museology etc. are invited to take part in the journal as well as all fields of investigation at the crossroads of several disciplines such as pigment chemistry, mathematics, computer science or music, to name but a few examples.
Volume 20- 4
N° Spé : Des sciences écologiques aux arts du paysageApparue dans les interstices des frontières entre sciences, arts et technologie, la recherche-création a progressivement créé son propre territoire, un espace qui a permis à l’interdisciplinarité d’acquérir droit de cité. Elle s’est constituée en domaine à part entière au tournant du 21e siècle avec l’émergence des premiers organismes spécifiquement dédies à son développement, à sa diffusion et à son financement. Par bifurcations progressives, elle s’est progressivement distinguée des démarches de type arts-sciences qui produisent des oeuvres de haut niveau, mais dans lesquelles la rencontre entre disciplines se limite fréquemment à une relation ancillaire, instrumentale ou opérationnelle, au détriment d’une intégration réelle. Dans cet article, nous discutons du potentiel de la recherche-création comme lieu de production de connaissances par le biais de l’intuition, de l’expérience et de la sensibilité, et proposons, par un recentrage poétique et phénoménologique de notre relation au monde, de la poser comme une alternative à la perte du sens et de la maîtrise des savoirs causée par la technologisation accrue de nos cadres de vie.
La recherche-création est un cadre poreux qui permet de rapprocher les arts et les technologies, adossés à un contexte universitaire. Nous soutiendrons que la recherche-création favorise une reconnaissance de l’activité artistique pensée comme productrice de formes de connaissances singulières, différentes de celles fondées sur la méthodologie scientifique. Méthodologie scientifique dont la recherche-création s’est inspirée pour se légitimer et dont elle a été tentée d’utiliser les codes et les modalités, notamment au niveau de l’écriture académique qui est exigée. Nous nous demanderons si cet emprunt disciplinaire est judicieux, puisque la pratique artistique ne possède pas les mêmes finalités et intentions, et que toute tentative de normaliser ou de discourir sur ces pratiques reste fragile au regard de la singularité des démarches, situées en dehors de la pensée articulée au langage. Nous tenterons d’établir en quoi le label de la recherche-création a été nécessaire à une époque et nous soulignerons l’importance de ces pratiques pour résister aux discours prônant l’efficacité et l’utilité issus de la technoscience industrielle, qui se sont diffusés comme un nouveau dogme dans la société.
Le coeur du projet Grame, centre national de création musicale, fondé en 1982 par James Giroudon et Pierre-Alain Jaffrennou, est l’exploration et le développement de savoirs et de technologies au service de la création artistique, particulièrement dans les champs de la musique, des arts de la scène et des expressions multimédia. La présente com-munication montre comment cet objectif de synergie art/science se traduira durant quatre décennies en s’appuyant sur une équipe de recherche installée au centre d’un dispositif facilitant les interactions entre les problématiques et questionne-ments des compositeurs et les méthodologies, concepts et outils portés par la recherche. Dans cet esprit, un éclairage particulier est apporté sur une série d’outils innovants accessibles aux artistes et sur la médiation des connaissances scientifiques et technologiques en direction des publics, particulièrement des scolaires, en opérant la transmission au tra-vers d’actions créatrices.
Au cours des années 1950/1960, l’évolution de la création musicale est stimulée par sa confrontation aux nouvelles technologies. Elle en ressort profondément bouleversée. En observant son histoire pas si lointaine, elle apparait comme un creuset précurseur de la recherche-création qu’il est aujourd’hui possible de considérer comme une réelle avant-garde en la matière. Des premières expériences de musique concrète à la radio au début de l’informatique musicale, des premiers regroupements d’artistes, chercheurs, techniciens à l’émergence des studios de création et de recherche sur tout le territoire français, la dynamique de l’interaction entre recherche et création n’a ainsi jamais cessé de se déployer. L’article témoigne de cette histoire et observe les modalités de tous ordres qui en ont permis l’éclosion, les développements, l’essaimage jusqu’à la reconnaissance par les politiques publiques des Centres nationaux de création musicale. Il s’attache encore à montrer les dynamiques qui en découlent, actuellement à l’oeuvre et qui visent à construire une approche citoyenne de la relation entre arts, sciences, technologies et société.
Art et science se croisent dans notre plus lointain passé, celui des premiers artistes de l’humanité. Même s’il a traversé les millénaires pour parvenir jusqu’à nous, l’art préhistorique reste d’une grande fragilité. Pour assurer la conservation des grottes ornées, il faut les fermer au public et donc, les rendre invisibles. Comment résoudre ce paradoxe ? Depuis une quarantaine d’années, le succès des répliques de grottes ornées prouve qu’elles constituent des solutions crédibles. Grâce à un processus d’itération entre recherche et médiation, la réplique se nourrit des données scientifiques et en retour, offre au chercheur des éléments de réflexion sur ses pratiques.
The relationship between the mineral and the living has always been a subject of debate, but nowadays it is of growing interest, probably due to scientific advances that have blurred the classical distinction between living and non-living. The first part of this article explores various passages from mineral to living : in ancient stories (Genesis and Greco-Roman mythology) and contemporary role-playing games on the one hand, and in the emergence of life on the other, as understood by science over the centuries. The second part focuses on the reverse passages, from the living to the mineral : several possible mineralizations of organisms, in vivo (biomineralizations) and post-mortem (fossilizations, petrifications), with their artistic and literary revivals, are thus addressed. The third part evokes the proximities between the mineral and the living : natural proximities (in particular those involving epiliths such as lichens) or due to humans (from prehistoric cave paintings to Arte povera). We will finally see how certain writers and artists reach a true intimacy with the mineral world in which they project themselves and find themselves.
Baartman était une femme du peuple indigène Khoisan d’Afrique du Sud. En 1810, alors qu’elle travaillait comme domestique au Cape Town, elle fut persuadée de se rendre en Angleterre pour y être représentée comme une Africaine sauvage, la « Vénus hottentote ». Elle fut exposée comme une créature "ethno-érotique" en Grande-Bretagne et à Paris. Après sa mort fin 1815, son corps fut disséqué et George Cuvier publia des détails sordides sur son anatomie dans un rapport de 1817. Sa dépouille fut conservée et exposée périodiquement au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris jusqu’à son rapatriement en Afrique du Sud en 2002. L’histoire tragique de l’exploitation de Baartman a fait l’objet de nombreux livres, films et articles. Nous nous concentrons ici sur deux aspects relativement peu documentés de son exploitation par les artistes et les scientifiques. Le premier est l’exploitation artistique, à travers une exposition de ses représentations par les artistes d’estampes satiriques, un médium très populaire à l’époque de Baartman. Ses représentations, toujours de profil, les fesses fortement exagérées, sont devenues, dans les estampes satiriques, une représentation générique des femmes africaines. Fidèles au racisme orthodoxe du début du XIXe siècle, ces représentations soulignaient les différences entre Européens et Africains, l’« altérité » des Africains. Deuxièmement, une exposition retraçant l’utilisation de ses images et de ses caractéristiques, notamment (mais pas seulement) son crâne et son cerveau, montrera l’exploitation scientifique de Baartman. Ses caractéristiques morphologiques ont servi à étayer la thèse de l’infériorité des peuples africains. Cela a commencé avec un rapport de 1816 sur sa visite aux professeurs du Musée d’histoire naturelle et le rapport de Cuvier de 1817 sur la dissection de son cadavre, et s’est poursuivi jusqu’aux années 1970.
Comité de rédaction
Rédactrice en chef
Marie-Christine MAUREL
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Membres du comité
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Institut d’Astrophysique de Paris
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Sorbonne Université
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Ernesto DI MAURO
Università Sapienza
Italie
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Jean-Charles HAMEAU
Cité de la Céramique Sèvres et Limoges
jean-charles.hameau @sevresciteceramique.fr
Ivan MAGRIN-CHAGNOLLEAU
Chapman University
États-Unis
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Joëlle PIJAUDIER-CABOT
Musées de Strasbourg
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Nicolas REEVES
Université du Québec à Montréal
Canada
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Bruno SALGUES
APIEMO et SIANA
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Ruth SCHEPS
The Weizmann Institute of Science
Israël
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Hugues VINET
IRCAM, Paris
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Philippe WALTER
Laboratoire d’archéologie
moléculaire et structurale
Sorbonne Université Paris
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