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The relationship between the mineral and the living has always been a subject of debate, but nowadays it is of growing interest, probably due to scientific advances that have blurred the classical distinction between living and non-living. The first part of this article explores various passages from mineral to living : in ancient stories (Genesis and Greco-Roman mythology) and contemporary role-playing games on the one hand, and in the emergence of life on the other, as understood by science over the centuries. The second part focuses on the reverse passages, from the living to the mineral : several possible mineralizations of organisms, in vivo (biomineralizations) and post-mortem (fossilizations, petrifications), with their artistic and literary revivals, are thus addressed. The third part evokes the proximities between the mineral and the living : natural proximities (in particular those involving epiliths such as lichens) or due to humans (from prehistoric cave paintings to Arte povera). We will finally see how certain writers and artists reach a true intimacy with the mineral world in which they project themselves and find themselves.
Baartman était une femme du peuple indigène Khoisan d’Afrique du Sud. En 1810, alors qu’elle travaillait comme domestique au Cape Town, elle fut persuadée de se rendre en Angleterre pour y être représentée comme une Africaine sauvage, la « Vénus hottentote ». Elle fut exposée comme une créature "ethno-érotique" en Grande-Bretagne et à Paris. Après sa mort fin 1815, son corps fut disséqué et George Cuvier publia des détails sordides sur son anatomie dans un rapport de 1817. Sa dépouille fut conservée et exposée périodiquement au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris jusqu’à son rapatriement en Afrique du Sud en 2002. L’histoire tragique de l’exploitation de Baartman a fait l’objet de nombreux livres, films et articles. Nous nous concentrons ici sur deux aspects relativement peu documentés de son exploitation par les artistes et les scientifiques. Le premier est l’exploitation artistique, à travers une exposition de ses représentations par les artistes d’estampes satiriques, un médium très populaire à l’époque de Baartman. Ses représentations, toujours de profil, les fesses fortement exagérées, sont devenues, dans les estampes satiriques, une représentation générique des femmes africaines. Fidèles au racisme orthodoxe du début du XIXe siècle, ces représentations soulignaient les différences entre Européens et Africains, l’« altérité » des Africains. Deuxièmement, une exposition retraçant l’utilisation de ses images et de ses caractéristiques, notamment (mais pas seulement) son crâne et son cerveau, montrera l’exploitation scientifique de Baartman. Ses caractéristiques morphologiques ont servi à étayer la thèse de l’infériorité des peuples africains. Cela a commencé avec un rapport de 1816 sur sa visite aux professeurs du Musée d’histoire naturelle et le rapport de Cuvier de 1817 sur la dissection de son cadavre, et s’est poursuivi jusqu’aux années 1970.
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