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Le numéro de la revue Educations a pour objectif d’aborder la question de l’éducation au développement durable dans un contexte international qui interroge le devenir de notre planète et de l’humanité (Dupuy,2004 ; Morin,2020). L’école se propose à plusieurs égards, de se saisir de cette thématique en premier lieu dans les curricula, à travers les " éducations à ", et en particulier celle relative au développement durable.
Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prépare actuellement son sixième rapport d’évaluation, qui sera publié en 2022, mais les rapports précédents ont permis de mettre en évidence l’impact très important des changements climatiques d’origine anthropique sur l’ensemble de la planète au XXIe siècle. Dans ce contexte, plusieurs travaux anglo-saxons récents réalisent une conceptualisation de l’éducation au changement climatique. Cet article propose la première synthèse en français de ces travaux. Il permet de mettre de l’avant l’importance d’un enseignement qui articule les dimensions personnelle, d’action et des savoirs et il propose des repères possibles pour penser l’éducation au changement climatique dans le cadre scolaire.
De quelles manières l’éducation au développement durable (EDD), en tant que nouveau contexte curriculaire, a eu des influences sur une discipline scolaire, les sciences de la vie et de la terre (SVT) ? Notre propos repose sur une analyse diachronique des programmes de SVT de seconde des années 90 à nos jours (analyse thématique, lexicométrique et des délais de transposition didactique). L’ensemble montre une régression des savoirs écologiques au profit de l’intégration de savoirs hybrides liés au développement durable (DD), un anthropocentrisme croissant et une ouverture de la discipline à une légitimité sociale. Nous en tirons des repères pour la formation des enseignants, notamment l’importance d’interroger les contenus d’enseignements, les rapports aux savoirs, et d’expliciter le curriculum caché.
Si l’éducation au développement durable, introduite dans les programmes français depuis 2004, paraît nécessaire pour préparer les élèves à prendre en charge les défis environnementaux, sociaux et économiques du XXIème siècle, l’approche qui consisterait à inculquer des comportements aux jeunes générations est discutable. Dans une perspective émancipatrice, un travail sur des problèmes complexes flous et sur leur complexité semble une voie intéressante pour que les élèves s’engagent dans une réflexion critique et construisent des solutions collectives. Peut-on alors éduquer à la complexité sans prendre en charge les problèmes à la place des élèves ? Nous analysons le questionnement proposé par des élèves de sixième sur une situation de développement durable.
Le changement climatique fait partie des préoccupations sociétales majeures. En le prenant en considération, les instructions officielles soumettent l’Ecole à un double enjeu : faire que les élèves en comprennent scientifiquement les raisons et qu’ils s’engagent dans la lutte pour l’enrayer. Est-ce possible, et à quelles conditions, de concilier ces objectifs ? Notre contribution étudie ces questions en se focalisant sur l’effet de serre, mis à l’étude à différents niveaux d’enseignement et régulièrement mobilisé par les médias. En nous basant sur un support médiatique et sur des extraits de manuels, nous montrons d’une part que ce qui est proposé tend à se débarrasser d’explications scientifiques pour aller au plus vite à la prescription et à l’action ; d’autre part que l’engagement raisonné des élèves pour le climat passe nécessairement par le développement de modes de pensée critiques et donc à leur accès à des savoirs émancipateurs.
Notre communication s’appuie sur un état des lieux établi dans la thèse de Redondo (2018) à partir d’une enquête sur les pratiques d’enseignants en éducation au développement durable (EDD). L’analyse didactique met en évidence un écart important entre les modalités pédagogiques mises en oeuvre et les appuis théoriques à l’origine de ces pédagogies, que la formation permettrait de combler. À partir de cette analyse, nous présentons un outil de positionnement de projets pédagogiques élaboré par un groupe de travail du Conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN) qui pourrait constituer une ressource possible pour la pratique enseignante.
Le projet Schools educating for sustainability : Proposals for and from in-service teacher education - TEDS - Teacher education for sustainability, 2019- 1-PT01-KA201-060830, projet Erasmus +, est né de la volonté de contribuer à la formation d’acteurs éducatifs, enseignants et formateurs, au développement durable, avec l’intention d’assurer une éducation inclusive et de qualité (Objectif 4 des Objectifs du développement durable). Ce texte présente le développement du projet TEDS et ses résultats, en réfléchissant sur des idées-clés de l’éducation à la « durabilité » (sustainability) dans des contextes européens de formation d’enseignants.
Cet article procède de la philosophie de l’éducation, dans une démarche interdisciplinaire, et sur fond d’un souci compréhensif et d’une réflexivité éthique appliqués. Nous commençons par y montrer que la prise de conscience des enjeux de durabilité environnementale rend plus nécessaire que jamais la nette prise de distance avec les conceptions de légitimation de l’autorité enseignante qui ont eu cours traditionnellement, y compris dans la modernité industrielle (1). Nous dégageons ensuite les linéaments d’une possible reconstruction de ladite autorité sur des bases renouvelées, dont l’autonomie durable serait le maitre mot (2). Cela engage, in fine, la conception même que l’école peut avoir de sa responsabilité face aux enjeux de durabilité présents et à venir (3).
2023
Volume 23- 7
Numéro 12022
Volume 22- 6
Idées reçues et nouvelles pistes de réflexion sur les jeux numériques et la ludopédagogie2021
Volume 21- 5
Numéro 12020
Volume 20- 4
Crise écologique : citoyennetés en lutte et éducation2019
Volume 19- 3
Numéro 12018
Volume 18- 2
Numéro 12017
Volume 17- 1
Numéro 1