Sciences humaines et sociales > Accueil > Technologie et innovation > Numéro
L’entrepreneur et l’entreprise, à travers de multiples partenariats, sont au centre d’un réseau constitué d’un collectif d’acteurs qui mobilisent diverses capacités productives (matérielles et cognitives). Dans ce cas, par leurs fonctions, l’entreprise et l’entrepreneur créent des collectifs d’innovation, mais aussi favorisent l’émergence d’innovations collectives : clusters, espaces de coworking, FabLabs, Living Labs, etc. Le « milieu innovateur » favorise le développement de réseaux d’innovation. Il émerge dans les économies où les ressources en connaissances (et par
conséquent informationnelles, scientifiques, techniques, industrielles et financières) et les capacités d’apprentissage technologique sont suffisamment importantes pour que l’innovation puisse se présenter comme une aventure collective.
L’objectif de cet article est de présenter le concept de capital savoir de l’entreprise, qui permet d’étudier la manière selon laquelle elle combine et utilise des ressources prenant la forme de connaissances et d’informations. Il facilite aussi l’identification des acteurs internes et externes à l’entreprise impliqués dans le processus d’innovation. Son étude révèle les enjeux liés à son accumulation, son utilisation et son appropriation. La première partie de cet article donne une définition synthétique du capital savoir, tout en le reliant à des concepts actuels et proches. La seconde partie présente ses rôles dans le processus de production et les fonctions particulières de l’information dans cette dynamique. Dans l’entreprise digitale et l’industrie 4.0 d’aujourd’hui, la collecte, le traitement et l’utilisation de l’information pour enrichir le capita savoir et accélérer les processus d’innovation, tout en réduisant les coûts, sont des éléments clés pour le renforcement de la compétitivité.
La théorie économique de l’entrepreneur est basée sur trois mots clés : incertitude, risque et innovation. Elle se développe à partir du 18e siècle avec Cantillon qui définit l’entrepreneur comme un preneur de risque et le moteur de l’évolution économique. Aux 19 et 20e siècle, Say et Schumpeter ajoutent l’innovation. Par la suite, l’école autrichienne analyse le processus de découverte des opportunités entrepreneuriales en soulignant le rôle des réseaux de relations sociales pour réduire l’incertitude du marché. Le concept du potentiel de ressources de l’entrepreneur innovateur fait la synthèse de ces différentes théories en montrant d’une part que l’entrepreneur est un agent économique socialisé, d’autre part que l’entrepreneur possède trois ressources qu’il capitalise et valorise pour réaliser son projet dans un contexte d’incertitude.
Innover, Innover, Innover ! Envie pour les uns, obligation de survie pour les autres. Il en résulte une prolifération de propositions à destination des entreprises et des collectivités sur les territoires pour les rendre plus créatifs et innovants. Couramment appelés « espace d’innovation », ces lieux (Fablabs, Living Lab, Design Factories, espaces de coworking, …) favorisent la rencontre de différentes parties prenantes afin de développer un cadre relationnel de type P-P-P (Public-Privé-Population). Catalyseurs d’innovation, espaces caméléons, ils peuvent prendre plusieurs formes selon l’écosystème d’innovation auquel ils doivent contribuer. Cependant, disposer d’un espace physique ne suffit pas pour assurer leur durabilité. Ce papier se veut un plaidoyer pour ne pas faire les choses à l’envers et lutter contre la méthode « chausse-pied » ou « architecture push » : l’espace physique n’est pas la finalité mais un moyen pour améliorer les projets et donc l’innovation. Créons donc la dynamique avant de chercher à concevoir/reconfigurer les lieux !
La littérature économique consacrée aux systèmes territoriaux d’innovation (district, milieu innovateur, cluster, etc.) met l’accent sur le rôle fondamental du territoire et de la proximité dans les collaborations entre acteurs. L’article propose de développer un regard critique sur les clusters (et les notions proches) et de discuter le rôle joué par la proximité géographique. Nous mettons en particulier en évidence l’importance des relations à distance permises par les mobilités et les techniques de communication ainsi que la manière dont la combinaison de différentes formes de proximité (géographique, organisée, relationnelle, cognitive, sociale) constitue potentiellement des conditions propices à l’apprentissage, à la constitution de réseaux et par conséquent à l’innovation, inscrites dans et révélées par le territoire.
L’écologie industrielle est une démarche qui regroupe un ensemble de pratiques visant à réduire les rejets industriels polluants. Elle favorise la transition du système industriel vers un système viable, inspiré par le fonctionnement des écosystèmes naturels. Cette notion est habituellement étudiée sous l’angle de son fonctionnement et des impacts environnementaux qu’elle entraîne (économie de matières, recyclage, etc.). En s’appuyant sur les notions de variété connexe/reliée et spécialisation intelligente, nous souhaitons aborder cette thématique sous un angle différent c’est-à-dire étudier son potentiel en termes de développement économique territorial. Il s’agit d’analyser comment l’écologie industrielle, par la création d’un milieu « éco-innovateur » [KAS, 17], peut orienter la trajectoire économique d’un territoire vers une diversification « intelligente ».
Les capacités d’innovation et d’apprentissage sont cruciales pour la performance des économies actuelles. L’économie étant fondée sur le savoir, l’innovation est davantage liée à la diffusion des connaissances, plutôt qu’à la création de nouvelles connaissances. En parallèle, la performance des systèmes nationaux d’innovation est inhérente à la construction de capacités d’innovation, elles-mêmes créatrices de dynamiques interactives. Notre article se propose de revisiter le lien entre institutions et système d’innovation à travers l’axe des capacités d’innovation. L’intérêt de notre contribution est de conceptualiser l’importance de la formation de capacités au sein des systèmes nationaux d’innovation. Si les capacités sont le préalable de la formation des systèmes nationaux d’innovation, elles doivent surtout s’interpréter au sens large pour pouvoir revêtir une orientation à la fois liée à la croissance économique mais surtout au développement économique.
2024
Volume 24- 9
Les filières de production dans la bioéconomie2023
Volume 23- 8
Intelligence artificielle et Cybersécurité2022
Volume 22- 7
Trajectoires d’innovations et d’innovateurs2021
Volume 21- 6
L’innovation collaborative2020
Volume 20- 5
Les systèmes produit-service2019
Volume 19- 4
L’innovation agile2018
Volume 18- 3
Innovations citoyennes2017
Volume 17- 2
Innovations de mobilité. Transports, gestion des flux et territoires2016
Volume 16- 1
Stimulateurs de l’entrepreneuriat innovant