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Cet article s’intéresse à examiner la relation entre la protection des droits de propriété intellectuelle (DPI) et le transfert technologique par octroi de licence dans les pays d’Afrique. Est-ce que l’instauration de la protection des DPI dans ces pays encourage davantage les pays émetteurs à transférer leurs technologies par le biais d’octroi de licence ? Nous recourons à des données de panel pour un échantillon de 12 pays d’Afrique, trois d’Afrique du Nord et neuf d’Afrique Subsaharienne sur la période allant de 1995 à 2020. Les résultats empiriques montrent que la protection des DPI a un impact positif sur le transfert technologique via l’octroi de licence dans ces pays. L’application des lois relatives à la protection des DPI dans les pays d’Afrique pousse davantage les pays émetteurs à transférer leur technologie. De plus, les résultats empiriques révèlent que le niveau de développement économique, les transferts de fonds et la taille démographique du pays sont des facteurs essentiels à ce type de transfert technologique. En revanche, l’éducation n’a aucun impact sur ce mode de transfert technologique dans ces pays.
Plusieurs travaux de recherche ont montré l’importance des facteurs observables dans le déclenchement de la propension à innover mais très peu dans le secteur agricole se penche sur les facteurs non observables mais déterminants dans le processus d’innovation. Cet article analyse les effets des facteurs psychosociologiques sur la propension à innover des producteurs d’anacarde à travers le renforcement de capacités. Les théories du comportement planifié et de l’auto-détermination ont été principalement mobilisées. Grâce à un entretien structuré, nous avions adressé un questionnaire à 214 producteurs d’anacarde et organisé des focus group à l’aide d’un guide d’entretien. Les résultats obtenus après une analyse des données à l’aide du modèle d’équation structurelle ont permis d’inférer que le renforcement de capacités influence le capital cognitif et la capacité d’apprentissage. Ces variables par ricochet influencent la propension à l’innovation des producteurs à travers la pensée opportuniste, les sentiments de confiance en soi, d’autonomie d’appartenance sociale et compétence. Enfin, dans le processus de prise de décision par rapport à l’adoption ou non d’une innovation, la propension s’avère très importante.
L’extraction de bois pour l’usage domestique quotidienne principalement pour le charbon et la construction est une des pressions qui pèsent sur les forêts, même si on procède à la restauration. Sa conséquence est considérablement accrue dans la région Est de Madagascar, due aux activités économiques non règlementées et démesurées principalement à cause du chômage. L’objectif est de faire connaître les conséquences des activités économiques dans les sites cibles. Des enquêtes socio-économiques ont été réalisées suivies de l’analyse des données par des modèles économétriques. Des questionnaires sur les raisons de l’exploitation et / ou de la conversion forestière par rapport aux activités des habitants, les espèces d’arbres exploités dans la zone de restauration forestière pour la fabrication du charbon, la quantité d’arbres abattus, leur diamètre et les conséquences sur la dégradation forestière ont été posés. Les variances et les écarts-types ont été calculés pour les résultats obtenus. Ainsi, les conséquences des activités économiques sont significatives. L’usage des espèces autochtones à croissance rapide pour la restauration forestière et la promotion de l’usage de foyers économes ou « fatana mitsitsy » ont été recommandés.
Cette étude propose un système pouvant réduire le nombre d’accidents liés à l’excès de vitesse et d’appréhender les usagers ne respectant pas le code de la route sur les différentes artères de la ville de Lubumbashi selon la limite des vitesses admissibles. L’objet de cette étude est de créer une base de données et de proposer un modèle de gestion pour la surveillance routière en se penchant beaucoup plus sur l’aspect excès de vitesse afin de réduire sensiblement le risque d’accidents de circulation routière. Nous nous sommes limités à contrôler la vitesse des véhicules sur quelques artères de la ville de Lubumbashi qui ont été présentés comme les artères où il y a plus d’accidents suite aux excès de vitesses. Nous avons créé une base de données avec le logiciel MYSQL dont l’outil central est le MYSQL Workbench et avons réalisé un programme de gestion du système avec MATLAB, ce système de gestion nous a permis de programmer la base de données et à manipuler les données avec quatre fonctions dont l’écriture ; l’affichage ; l’ajout et la suppression. C’est ainsi que nous avons choisis un réseau de transmission des informations vers le centre de contrôle par fibre optique, le détecteur va permettre de comparer la vitesse des véhicules aux seuils fixés qui varient de 30 à 70 km/h selon les sites et en conformité avec le code de la route en République Démocratique du Congo. Le centre de contrôle sera situé au bureau central de la police de circulation routière de Lubumbashi dans lequel seront générés les contraventions pour excès de vitesse, avec toutes les preuves justifiant l’infraction commise sur la route.
Les nouvelles techniques d’amélioration des plantes sont au centre d’une nouvelle gouvernance de l’innovation variétale qui renouvelle les débats sur les promesses technologiques apportées par les variétés OGM. Assimilables à ces dernières, elles suscitent des controverses en termes de risques écologiques, agronomiques et socio-économiques. A partir d’un cas expérimental d’usage des techniques d’édition du génome pour développer des variétés de riz à Madagascar, nous avons étudié comment les interactions entre les différentes parties prenantes sociétales renouvellent la gouvernance de l’innovation variétale issue des biotechnologies. Les résultats conduisent à proposer de reconfigurer l’expérimentation initiale par le renforcement des compétences à détecter les modifications génétiques dans les nouvelles variétés et à prendre en compte les risques sociétaux. Ils mettent en relief l’insuffisance des cadres institutionnels d’évaluation des risques de biosécurité dans le contexte des pays du sud. Ils renseignent comment solidifier ces cadres par l’implication située des parties prenantes. Ils suggèrent des approches plus coopératives pour définir les modèles et les objectifs des innovations variétales.
La production de spiruline a plusieurs intérêts notamment dans le domaine social, environnemental, économique et scientifique. Elle pourrait être une solution pour combattre la faim dans le monde. A Madagascar, la pauvreté est un fléau majeur qui touche la population Malagasy. Notre objectif est d’optimiser des meilleures conditions de culture pour pouvoir déterminer les réelles potentialités de croissance de la spiruline dans une échelle de production. Deux hypothèses ont été proposées, d’une part la spiruline est cultivable à Mahajanga et d’autre part les spirulines obtenues riche en protéine ont une activité génératrice de revenue. De ce fait, un essai de culture en comparant 3 formules d’intrants et une analyse des données ont été faits. D’après les résultats, la formule F3 est la plus productive avec une production moyenne hebdomadaire de 3000 g de poids humide, soit environ 300 g poids sec. A Madagascar, le prix de la spiruline varie selon le producteur. La quantité de production de biomasse dépend de la surface du bassin mais non de la profondeur du milieu de culture. La culture de la spiruline est innovante pour Mahajanga, pourrait être considérée comme une des activités de génératrice de revenue pour la population.
In Burkina Faso, women represent 51.7% of the population and provide more than 60% of national agricultural production. Although women make an essential contribution, there is still a large gap between men and women when it comes to access to natural resources, such as land and water. The ability of a woman to participate in water management depends on the authority that she has over this resource in the society. This paper explores the constraints that weakened the involvement of women in watershed management in Burkina Faso, with regards to participation, representativeness, role and ability in relation to means of production. Semi-structured individual interviews and focus group discussions were conducted with users (men and women) ; representatives from local water committees. The results show that women cannot make any decision regarding water resource management that affects them (men and women) differently. Although women are the primary stakeholders/end users of water resources, and are therefore key actors in terms of use, they are lagging behind in terms of their ability to make decisions regarding water management. This impacts the sustainability of water and the ecosystems as a whole.
Cet article analyse l’impact de la perception qu’ont les étudiants de la Faculté des Sciences Economiques de l’Université Marien Ngouabi, à propos des pratiques institutionnelles, sur la qualité de leur parcours en Licence I et II. Pour ce faire, une enquête de terrain a été réalisée en 2021 auprès de 205 étudiants de Licence III et de Master I et II. L’analyse statistique et la modélisation logistique des données recueillies valident l’hypothèse de l’effet de la perception de certains domaines d’appréciation sur la réussite. L’ampleur de l’échec, révélée par l’enquête, plaide en faveur des adaptations au niveau organisationnel du fonctionnement de l’établissement et du suivi pédagogique des étudiants. L’accompagnement pédagogique des étudiants par leurs pairs et les chefs de parcours, la formation pédagogique des enseignants, la modernisation de l’équipement et des outils pédagogiques, ainsi que des aides étudiantes socialement différenciées seraient des actions autorisées par les résultats de cette étude qui vise, au final, la perception positive exprimée par des étudiants.
Cet article explore les liens entre économie circulaire (EC) et l’inclusion socio-économique en Afrique Occidentale dans les discours et pratiques de la coopération internationale (CI). Cet article identifie deux constats principaux. D’abord, l’économie circulaire, telle que promue, omet souvent les enjeux et les objectifs d’inclusion socio-économique. L’économie circulaire, en tant que modèle réformiste, peut promouvoir un monde juste et durable avec l’aide de la CI tout en tenant compte de ses limites. Ensuite, alors que l’Afrique circularise depuis toujours à de nombreuses échelles et dans de nombreux contextes souvent informels dans des situations d’innovation sous contraintes, les promoteurs de l’économie circulaire et de la coopération internationale pourraient reconnaitre ces savoirs et pratiques d’économie circulaire implicites existants en mettant en avant une société circulaire inclusive socio-économique. Des pistes de recherche et d’actions sont proposées pour promouvoir une EC réformiste sociale, dans le respect des savoir-faire culturels et locaux.
Le Cameroun est le cinquième producteur de cacao du continent Africain avec 250.000T. L’offre de services d’appui aux filières cacaoyères a connu des transformations au début des années 90. En effet, avec la libéralisation, la filière cacao a subi les effets du désengagement de l’Etat dans l’appui à la production et aux activités post-récolte, ainsi que la régulation du marché et des prix du cacao. Une baisse de la qualité du cacao et des volumes de production a résulté de cette situation. Dans cet article, nous nous concentrons sur l’émergence de services support à l’innovation dédiés à l’amélioration de la qualité et de la durabilité du cacao. Nous concluons en identifiant les principaux défis et opportunités pour le développement de ces nouveaux services avec une approche holistique et systémique qui inclut les dimensions sociales, techniques et organisationnelles.
Le taux national d’électrification en République Démocratique du Congo (RDC) est actuellement de 9%, soit seulement 1% si l’on ne considère que les zones rurales (75,8% de la population congolaise). Les opportunités sont pourtant infinies avec les riches ressources naturelles et minérales du pays le classant parmi les plus riches au monde [NKU 06], l’objectif de cette étude est de déterminer les défis et perspectives de l’utilisation énergétiques exploitables en milieu urbain en faisant un état de lieu sur la ville de Lubumbashi. Après analyse des résultats, nous avions remarqué dans le quartier CRAA, une utilisation disproportionnée des sources énergétiques reparties entre l’énergie hydroélectrique à 23%, le charbon (énergie de bois) à 12%, le groupe électrogène (énergie pétrole) à 45%. La priorité étant accordée à la société nationale d’électricité (SNEL) qui offre une énergie suffisante mais ses services sont moins cotés à une cote de 40% la moyenne, les panneaux étant apprécies sont relativement chers par rapport aux revenus de la population, une projection énergétique de 36 à 38 pour cent entre 2000 et 2030 pour l’Energie hydro-Electrique, de 8,7 à 52 pour cent entre 2000 et 2030, pour la consommation en Charbon de 48 à 8 pour cent entre 2000 et 2030 ainsi que la consommation d’Energie pétrolière de 7,3 à 2 % entre 2000 et 2030. Cependant, d’après toutes ces projections, les chiffres relatifs à la consommation par habitant pour les énergies renouvelables auront d’ici 2030 un pourcentage trop élevé en termes de croissance énergétique pour les énergies renouvelables environs 52%.