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STD - ISSN 2752-6879 - © ISTE Ltd
La relation Science-Technologie-Développement fait l’objet d’une importante littérature la positionnant comme révélatrice de performance économique : invention, innovation, transfert de technologies, apprentissage, diversification ou renouveau. Cette relation, créée et soutenue par la fonction même des acteurs ambidextres (laboratoires de recherche, entreprises, institutions publiques et privées), génère de nouvelles valeurs économiques ou régénère les existantes. L’objectif de la revue « Science, Technologie, Développement » (STD) est de présenter des études pertinentes sur les enjeux actuels du développement qui dépassent le cadre strict de la croissance économique pour englober les voies par lesquelles la science et la technologie pourraient contribuer, sur les plan national et international, à faire face aux défis environnementaux, alimentaires, sanitaires ou encore sociaux qui orientent la recherche actuelle en sciences humaines, sociales et en ingénierie. A la croisée d’analyses mono ou pluridisciplinaires, STD accepte des contributions en économie, gestion, ingénierie, sociologie, sciences de l’éducation, histoire relatives aux problématiques du Développement Économique.
Conseil scientifique
Adja Anassé Augustin ANASSE
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Jean-Luc HORNICK
Syndhia MATHE
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The relationship between Science, Technology and Development is the subject of an important literature, revealing economic performance : invention, innovation, technology transfer, learning, diversification and even resurgence. This relationship, created and supported by the very role of skilful actors (research laboratories, companies, public and private institutions), generates new economic values or regenerates existing ones. The objective of the “Science, Technology, Development” (STD) journal is to present studies that are pertinent to current development challenges ; those that go beyond the strict framework of economic growth to encompass the ways in which science and technology can contribute, nationally and internationally, to facing challenges linked to the environment, food, health and even social challenges which guide current research in the human and social sciences and in engineering. At the crossroads of monodisciplinary or multidisciplinary analyses, STD accepts contributions from economics, management, engineering, sociology, education sciences and history, all relating to the question of Economic Development.
Scientific Board
Adja Anassé Augustin ANASSE
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Jean-Luc HORNICK
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Cet article s’intéresse à examiner la relation entre la protection des droits de propriété intellectuelle (DPI) et le transfert technologique par octroi de licence dans les pays d’Afrique. Est-ce que l’instauration de la protection des DPI dans ces pays encourage davantage les pays émetteurs à transférer leurs technologies par le biais d’octroi de licence ? Nous recourons à des données de panel pour un échantillon de 12 pays d’Afrique, trois d’Afrique du Nord et neuf d’Afrique Subsaharienne sur la période allant de 1995 à 2020. Les résultats empiriques montrent que la protection des DPI a un impact positif sur le transfert technologique via l’octroi de licence dans ces pays. L’application des lois relatives à la protection des DPI dans les pays d’Afrique pousse davantage les pays émetteurs à transférer leur technologie. De plus, les résultats empiriques révèlent que le niveau de développement économique, les transferts de fonds et la taille démographique du pays sont des facteurs essentiels à ce type de transfert technologique. En revanche, l’éducation n’a aucun impact sur ce mode de transfert technologique dans ces pays.
Plusieurs travaux de recherche ont montré l’importance des facteurs observables dans le déclenchement de la propension à innover mais très peu dans le secteur agricole se penche sur les facteurs non observables mais déterminants dans le processus d’innovation. Cet article analyse les effets des facteurs psychosociologiques sur la propension à innover des producteurs d’anacarde à travers le renforcement de capacités. Les théories du comportement planifié et de l’auto-détermination ont été principalement mobilisées. Grâce à un entretien structuré, nous avions adressé un questionnaire à 214 producteurs d’anacarde et organisé des focus group à l’aide d’un guide d’entretien. Les résultats obtenus après une analyse des données à l’aide du modèle d’équation structurelle ont permis d’inférer que le renforcement de capacités influence le capital cognitif et la capacité d’apprentissage. Ces variables par ricochet influencent la propension à l’innovation des producteurs à travers la pensée opportuniste, les sentiments de confiance en soi, d’autonomie d’appartenance sociale et compétence. Enfin, dans le processus de prise de décision par rapport à l’adoption ou non d’une innovation, la propension s’avère très importante.
L’extraction de bois pour l’usage domestique quotidienne principalement pour le charbon et la construction est une des pressions qui pèsent sur les forêts, même si on procède à la restauration. Sa conséquence est considérablement accrue dans la région Est de Madagascar, due aux activités économiques non règlementées et démesurées principalement à cause du chômage. L’objectif est de faire connaître les conséquences des activités économiques dans les sites cibles. Des enquêtes socio-économiques ont été réalisées suivies de l’analyse des données par des modèles économétriques. Des questionnaires sur les raisons de l’exploitation et / ou de la conversion forestière par rapport aux activités des habitants, les espèces d’arbres exploités dans la zone de restauration forestière pour la fabrication du charbon, la quantité d’arbres abattus, leur diamètre et les conséquences sur la dégradation forestière ont été posés. Les variances et les écarts-types ont été calculés pour les résultats obtenus. Ainsi, les conséquences des activités économiques sont significatives. L’usage des espèces autochtones à croissance rapide pour la restauration forestière et la promotion de l’usage de foyers économes ou « fatana mitsitsy » ont été recommandés.
Cette étude propose un système pouvant réduire le nombre d’accidents liés à l’excès de vitesse et d’appréhender les usagers ne respectant pas le code de la route sur les différentes artères de la ville de Lubumbashi selon la limite des vitesses admissibles. L’objet de cette étude est de créer une base de données et de proposer un modèle de gestion pour la surveillance routière en se penchant beaucoup plus sur l’aspect excès de vitesse afin de réduire sensiblement le risque d’accidents de circulation routière. Nous nous sommes limités à contrôler la vitesse des véhicules sur quelques artères de la ville de Lubumbashi qui ont été présentés comme les artères où il y a plus d’accidents suite aux excès de vitesses. Nous avons créé une base de données avec le logiciel MYSQL dont l’outil central est le MYSQL Workbench et avons réalisé un programme de gestion du système avec MATLAB, ce système de gestion nous a permis de programmer la base de données et à manipuler les données avec quatre fonctions dont l’écriture ; l’affichage ; l’ajout et la suppression. C’est ainsi que nous avons choisis un réseau de transmission des informations vers le centre de contrôle par fibre optique, le détecteur va permettre de comparer la vitesse des véhicules aux seuils fixés qui varient de 30 à 70 km/h selon les sites et en conformité avec le code de la route en République Démocratique du Congo. Le centre de contrôle sera situé au bureau central de la police de circulation routière de Lubumbashi dans lequel seront générés les contraventions pour excès de vitesse, avec toutes les preuves justifiant l’infraction commise sur la route.
Les nouvelles techniques d’amélioration des plantes sont au centre d’une nouvelle gouvernance de l’innovation variétale qui renouvelle les débats sur les promesses technologiques apportées par les variétés OGM. Assimilables à ces dernières, elles suscitent des controverses en termes de risques écologiques, agronomiques et socio-économiques. A partir d’un cas expérimental d’usage des techniques d’édition du génome pour développer des variétés de riz à Madagascar, nous avons étudié comment les interactions entre les différentes parties prenantes sociétales renouvellent la gouvernance de l’innovation variétale issue des biotechnologies. Les résultats conduisent à proposer de reconfigurer l’expérimentation initiale par le renforcement des compétences à détecter les modifications génétiques dans les nouvelles variétés et à prendre en compte les risques sociétaux. Ils mettent en relief l’insuffisance des cadres institutionnels d’évaluation des risques de biosécurité dans le contexte des pays du sud. Ils renseignent comment solidifier ces cadres par l’implication située des parties prenantes. Ils suggèrent des approches plus coopératives pour définir les modèles et les objectifs des innovations variétales.
Madagascar est très riche en biodiversité dont 90% est endémique. Cependant, à cause des pressions anthropiques, des espèces sont menacées selon le statut UICN, voire en extinction, alors que des groupes de plantes sont peu connues et de nouveaux taxons sont encore découverts. Par ailleurs, l’éducation Malagasy est trop théorique et imaginaire. Également, la dépendance de la population aux plantes médicinales, par leur usage quotidien afin de prévenir la covid-19 a été constatée. Ce sont les raisons de la création du jardin botanique innovant. Il s’agit d’un jardin avec implication des 3P et de la population locale. L’objectif est de démontrer la dépendance de l’homme aux plantes médicinales traditionnelles et les nouveaux usages de plantes aujourd’hui, afin de renforcer la conservation, l’économie et le développement durable. Cette dépendance est basée sur les plans culturel, cosmétique, pharmacopée et conservation. En se basant sur des données anciennes, un recensement des plantes médicinales utilisées pour prévenir contre la covid-19 a été effectué en juillet 2020 grâce à des enquêtes réalisées auprès de la population de Mahajanga et sa périphérie. Des listes de plantes avec leurs informations scientifiques respectives et celles extraites pour leur huile essentielle sont mises en exergue. Une connexion du jardin avec une forêt dense sèche restaurée avec deux plantes endémiques à essence est prévue. Ainsi, le jardin botanique et la forêt universitaire de Mahajanga pourraient être une clef de la bioéconomie. Pour faire preuve d’innovation et face au changement climatique, la création des projets de bioéconomie vertueuse au service du développement institutionnel durable et du partenariat sera en vue.
La satisfaction des besoins fondamentaux, dont l’alimentation, peine à se concrétiser au niveau mondial. Les efforts réalisés jusqu’alors tendaient à faire importer des modèles aux acteurs locaux. Or, la prise en compte de l’environnement naturel et du réchauffement climatique nécessite impérativement de basculer sur un modèle qualitatif susceptible de répondre à ces défis. Le nouveau processus requis doit mobiliser la technologie mais à un niveau adéquat pour réaliser des systèmes et produits utiles et adaptés. L’innovation technologique se combine avec l’innovation organisationnelle pour sélectionner des bonnes pratiques (qu’elles soient nouvelles ou anciennes) répondant aux contraintes d’une production et d’une consommation locale appropriables par les acteurs locaux et s’inscrivant dans le développement durable. En conséquence, pour l’agriculture, comme pour d’autres secteurs, l’auteur met en avant l’innovation frugale environnementale. En effet, si la confiscation technologique par le marketing est une impasse sociétale, une démarche frugale n’est acceptable que si elle n’intègre, dans sa conception, la prise en compte du développement durable. Pour sa mise en oeuvre effective, cette innovation repose sur la créativité innovante dont les ressorts principaux sont le bricolage et l’improvisation, au sein de communautés de pratique locales, pour ajuster au mieux selon les contraintes du lieu et du moment. Après une présentation générale des enjeux du développement, de l’alimentation pour tous et de la technologie, où un focus est proposé sur la question de la technologie satisfaisante, à titre pédagogique et pour l’exemplarité, on insistera sur l’évolution possible de la culture de deux céréales mondiales pouvant être vertueuses (et révélatrices du nouveau modèle à suivre) pour une alimentation saine pour tous, respectueuse de l’environnement naturel et faisant face au réchauffement climatique : le Sorgho et le Riz.
L’objectif de cette étude vise à procéder, à travers des tests d’hypothèses, à l’identification des déterminants qui justifient l’ intérêt du secteur privé à venir investir dans les infrastructures par l’ entremise des Partenariats Public-Privé (PPP) en Afrique sub-sahariennedans le domaine des techniques de l’information et de la communication (TIC). Nous désignons ce type de PPP par le terme “PPP innovateurs”. La principale source des données provient de la base de données des projets du Public Private Infrastructure(PPI)de la banque mondialeportant sur la période 2000-2019. Les résultats révèlent deux (2) facteurs spécifiques justifiant l’ intérêt du secteur privé à investir dans un pays dans les PPP innovateurs : (i) la taille de la population qui caractérise la taille du marché et ; (ii) l’indice de qualité de l’administration qui matérialise le degré d’ efficacité de l’ administration publique dans un pays. Ces deux variables doivent être prises en compte pour attirer le secteur privé à venir financer des PPP innovateursen Afrique Sub-saharienne.
Dans les pays en développement et plus particulièrement au Burkina Faso, le développement du mobile money est fulgurant. En quelques années seulement, cette innovation a conquis une place centrale au sein des différents usagers du téléphone mobile. Cet article se donne pour objectif de répondre à la question principale suivante : Comment le mobile money contribue-t-il à l’amélioration des conditions de vie des populations de la BoP au Burkina Faso ? Pour apporter des éléments de réponses à cette question, nous avons eu recours à la méthodologie qualitative à partir des entretiens semi-directifs. Au total quinze (15) entretiens ont été réalisés en face-à-face avec les promoteurs des boutiques de mobile money à Ouagadougou. Les principaux résultats montrent qu’au regard de l’accessibilité du mobile money, sa visibilité, son faible coût et sa qualité, le mobile est une innovation frugale et contribue de manière significative à améliorer les conditions de vie des populations de la BoP. Cette recherche peut être une source de motivation pour d’autres innovations frugales qui pourraient être mises en place dans d’autres domaines afin de répondre aux Objectifs de Développement Durable, en particulier la lutte contre la pauvreté.
En Afrique subsaharienne, gérer les écarts de manière croissante entre l’offre en zone rurale et la demande en zone urbaine en produits alimentaires de qualité au sein d’un territoire est devenu aujourd’hui un défi sérieux. Cela invite à porter une analyse sur l’innovation territoriale dans l’optique de faire émerger un modèle innovant d’approvisionnement durable des villes tel que celui des « Food- hubs ». Pour aborder cette problématique, cette étude questionne la place qu’ils occupent dans un contexte de développement du numérique au sein des travaux scientifiques pour accompagner la transition vers des systèmes « agri-alimentaires » durables. Ainsi, nous avons fait une recherche documentaire sur Google scholar à travers le logiciel « Publish or Perish ». Les résultats soulignent que, sur les 105 articles publiés dans des revues à comité de lecture, il n’en n’existe aucun orienté vers les villes des pays d’Afrique subsaharienne. Un résultat contrastant avec l’existence depuis février 2022 de dix « Food-hubs » dans cette partie du continent africain. Ainsi, ce travail recommande d’effectuer des études sur ces « Food-hubs ».
Comité de rédaction
Direction
Dimitri UZUNIDIS
Réseau de recherche sur l’innovation, Paris
Dimitri.Uzunidis@univ-littoral.fr
Rédactrice en chef
Vanessa CASADELLA
Université Picardie Jules Verne
vanessa.casadella@u-picardie.fr
Expertise
Yasmina BERRAOUI
Agence Universitaire de la Francophonie
yasmina.berraoui@auf.org
Membres du comité
Lamis BENMANSEUR
École supérieure de commerce, Kolea
Algerie
benmanseur.lamis@hotmail.fr
Constance DUMALANEDE
Université Jean Monnet Saint-Etienne
constance.dumalanede@univ-st-etienne.fr
Zinedine KHELFAOUI
Université Montpellier III
zino.khelfaoui@univ-montp3.fr
Michelle MONGO
Mines Saint-Etienne
michelle.mongo@emse.fr
Babacar NDIAYE
Université Amadou Mahtar Mbow
Sénégal
babacar.ndiaye@uam.edu.sn
Ludovic TEMPLE
Cirad Montpellier
ludovic.temple@cirad.fr
Cheikh Abdou Lahad THIAW
École Supérieure Polytechnique
(ESP)/Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
Sénégal
cheikh.thiaw@gmail.com
Avec le concours de l’Agence universitaire de la Francophonie
- Appel Capacités S&T et Développement
Instructions aux porteurs de projet