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Cette recherche tente d’évaluer l’impact de l’adoption des innovations technologiques sur la performance rizicole au Sénégal. Étant donné la nature endogène du processus d’adoption, nous avons utilisé un modèle de frontière stochastique endogène. Les résultats révèlent que l’adoption unique des variétés améliorées et/ou certifiées n’a pas d’impact significatif sur l’efficacité technique des riziculteurs. L’impact des techniques de gestion durable des terres bien que faible, est statistiquement significatif. Cependant, la combinaison des deux types d’innovations améliore considérablement la performance des agriculteurs. Ainsi, pour améliorer l’efficacité technique des riziculteurs, l’adoption simultanée de ces technologies devrait être privilégiée, vu leur caractère complémentaire.
Au cours de cinq années (2014-2019), la production et la vente de vanille ont constitué des activités essentielles et lucratives pour la population de la région SAVA. Le développement se manifeste progressivement dans la vie sociale et économique de chaque individu ou ménage concerné dans cette filière. Depuis la campagne 2020 jusqu’à aujourd’hui, le prix du kilogramme de vanille a connu une érosion incroyable de 34 % à -11,6 %. Le vert a perdu presque 60 % de sa valeur à l’exportation pour la vanille préparée (noire). Les conséquences de cette situation se sont considérablement amplifiées dans cette région, surtout dans les districts d’Andapa et de Sambava, en raison de l’orientation soudaine du système de culture par des agriculteurs et producteurs vers la monoculture de la vanille, du désespoir que cette filière soit la seule culture rapide et viable pour sortir du chômage, de la pauvreté importante et chronique et de la surpopulation. L’objectif est de sensibiliser les effets de la baisse continuelle du prix de la vanille sur la vie socio-économique et financière de la population des zones ciblées. Des enquêtes socio-économiques ont été menées, suivies d’une analyse des données à l’aide de modèles économétriques. Des questionnaires ont été élaborés concernant les variations de prix au cours de l’année 2020 à 2024. Les variances et les écarts-types ont été calculés pour les résultats obtenus. Ainsi, les répercussions de la baisse du coût de la vanille sont significatives. Malgré cela, la filière vanille représente le moteur social, économique et financier des deux districts de la région SAVA, et la promotion ainsi que la valorisation de cette filière « Vola Magnanika » ont été préconisées.
L’analyse de la crise actuelle du coton en Inde a mis en lumière les questions de connaissances et de déqualification, de capitalisme et de marchandisation, de biotechnologie et de politique publique, de coton Bt et de rendement, de maladies et de gestion, etc. En revanche, l’influence de la technologie agricole, de la sélection végétale et de la biotechnologie sur la culture du coton en réponse à la demande mondiale est rarement évoquée dans les analyses politico-écologiques. Ici, à l’aide de diverses données, nous avons reconstitué la trajectoire de l’agrobiodiversité du coton et les facteurs sous-jacents nichés dans la technopolitique générale du siècle dernier. Il en ressort qu’un changement majeur au XXe siècle a été induit par l’amélioration du coton grâce à la sélection, lorsque quelques variétés de coton américain dont la longueur des fibres était fixée par l’industrie ont pris le dessus, entraînant l’abandon progressif des espèces indigènes. Ce processus a été exacerbé par l’adoption à grande échelle des hybrides dans les années 1970 et 1980. L’homogénéité génétique croissante a favorisé l’infestation par le ver de la capsule, ce qui a entraîné une augmentation de l’utilisation de pesticides et du coût de la culture. Plus tard, le coton Bt génétiquement modifié a été largement adopté au XXIe siècle pour contourner ce problème. La dégradation génétique induite par les changements technopolitiques mondiaux a accru la vulnérabilité aux maladies majeures, en particulier au ver de la capsule, qui a causé des ravages dans différentes régions et a abouti à la crise agricole. Cette étude jette les bases de futures recherches sur les liens entre les changements technopolitiques, bioculturels et agricoles.
L’objectif de ce travail est d’identifier chez les ménages agricoles les déterminants de l’adoption des technologies innovantes de gestion durables des terres tout en mettant en lumière la relation genre et adoption de ces innovations technologiques. Les données utilisées dans cet article proviennent de l’enquête agricole annuelle (EAA) 2018-2019 qui concerne l’ensemble des ménages agricoles pratiquant l’agriculture pluviale répartis par district de recensement. L’étude a concerné 5863 ménages agricoles du Sénégal. Les éstimations sont réalisées avec stata 2015 en utilisant comme méthode le model logit multinomial. Les résultats ont montré qu’au delà des déterminants étudiés dans la littérature, d’autres facteurs comme la durée du parcours entre le domicile et le marché de vente, être propriétaire de la parcelle, les caractéristiques de la parcelle, être membre d’une coopérative commerciale, la capacité de stockage, la contrainte d’accès au marché, la contrainte de commercialisation, expliquent significativement l’adoption des technologies de GDT. L’étude montre également que la variable femme est d’une part positivement et d’autre part négativement corrélée à l’adoption. Ainsi pour encourager l’adoption, il est necessaire de renforcer la sensibilisation au niveau des agriculteurs mais également d’améliorer les conditions des femmes sur l’accès et l’exploitation de la terre pour une meilleure inclusion dans l’adoption.
Cette contribution questionne le déni propre à la logique économiciste et développementaliste associée à la diffusion des théories sur l’innovation. Une reconsidération socio-historique de ce processus permet de l’envisager sous l’angle de la résistance en prenant l’exemple du système mutualiste haïtien.La persistance des pratiques socio-commu-nales de solidarité (Konbit,Ribòt, etc.) propres à ce système prouve qu’en réalité l’innovation sociale pourrait servir à la récupération des modèles existants. L’expérience de différentes structures locales comme l’OCPGA et la REMIFA avec leurs mutuelles de solidarité (MuSo) et le KOSODES avec sa pratique tontinière de Sòl témoigne des stratégies de survie et de résistance contre le processus hégémonique d’innovation exogène formalisante pensée de l’extérieur. Comment donc innover sans dominer et détruire ? L’innovation sociale vue comme processus participatif de résistance en vue de préserver au lieu de déposséder offre une perspective viable pour des transformations alternatives en dehors du cadre dominant.
Au Gabon, la mortalité infantile revêt une importance capitale pour la santé des enfants. Le taux de mortalité a connu des variations au fil des années, passant de 32,90% en 2020 à 48% en 2021. Les premières causes de décès sont les infections respiratoires, les infections gastro - intestinales, les infections cutanées et parasitaires, la malnutrition, infections oculaires et auditives. La stratégie mise en place pour réguler cette situation est un ensemble d’actions effectués pour une prise en charge globale et intégrée afin d’accompagner les mères allaitantes dans la croissance de leur bébé. Cet article montre comment l’accompagnement progressive des mères sur l’alimentation de l’enfant, de la naissance de l’enfant jusqu’à six mois au centre de santé pourrait être considéré comme une intervention non médicamenteuse préventive. Les observations participantes ont été réalisées au sein de trois structures sanitaires à savoir : le centre de santé maternel et infantile d’Awendjié, de Nzeng–Ayong et de la Peyrie.
Cette étude examine le rôle du Historic Building Information Modeling (HBIM) dans la préservation des barrages coloniaux et post-coloniaux, en soulignant son potentiel pour la conservation et la gestion. En adoptant une approche intégrative, la recherche explore l’importance historique de ces barrages, évalue les méthodologies existantes et propose un workflow HBIM adapté à la République Démocratique du Congo (RDC). Ce workflow insiste sur l’intégration des données issues des technologies géomatiques, des attributs du patrimoine culturel et de la modélisation numérique. Des études de cas portant sur des bar- rages emblématiques, associées à des éléments historiques, démontrent la faisabilité et l’adaptabilité du HBIM dans ce contexte particulier. Le cadre proposé offre aux acteurs un outil robuste pour préserver efficacement les infrastructures patrimoniales congolaises tout en favorisant un développement durable.
L’objectif de cet article est d’estimer les taux et les facteurs d’adoption déterminant les semences certifiées développées par les institutions de recherche. En utilisant des données d’enquêtes agricoles annuelles (EAA) de la Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles (DAPSA) de 2018-2019, les résultats révèlent un taux d’adoption potentiel au niveau des ménages de 72,86% et un taux actuel d’adoption des semences certifiées de 18,25%. Ce niveau d’adoption aurait pu être effectif si tous les exploitants agricoles avaient été informés, sensibilisés et appuyés. Or, il est encore possible d’améliorer le taux d’adoption de manière considérable en mettant en place une stratégie d’identification des producteurs susceptibles d’adopter. Pourtant, le travail révèle qu’en dehors de l’exposition, d’autres facteurs tels que l’assurance, l’appartenance à une organisation paysanne, le transfert de fonds, la subvention, le genre homme et la culture des céréales sont des déterminants significatifs de l’adoption des semences certifiées.