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David Rodrigues-Soares
CRAterre-AE&CC de l’ENSAG-UGA
Yannick Sieffert
CNRS - G-INP
Thierry Joffroy
CRAterre-AE&CC de l’ENSAG-UGA
Publié le 30 novembre 2023 DOI : 10.21494/ISTE.OP.2023.1041
Cet article, issu d’un travail de thèse de doctorat sur l’usage du bois local en construction, questionne l’évolution récente des pratiques de la construction bois au regard de l’évolution historique des techniques et des enjeux actuels de développement soutenable. Les outils ont joué un rôle fondamental dans l’histoire de la mise en oeuvre du bois en construction. Après l’apparition des premiers outils, les méthodes de récolte, de transformation et d’assemblage ont été graduellement perfectionnées au fil des siècles. L’ère industrielle a permis d’automatiser certaines tâches, dont la récolte et le sciage, faisant évoluer les savoirs de la première transformation vers des processus industriels. Depuis la fin du XXe siècle, cette logique a engendré un changement de paradigme, avec pour effet une certaine optimisation des chaînes de production et plus de compétitivité, mais aussi des pertes en matière de savoir-faire et l’abandon d’une partie des ressources. Cependant, ces évolutions des modes de gestion, de récolte et de transformation du bois d’oeuvre engendrent des impacts environnementaux qui dépendent des choix faits par chaque acteur de la filière, avec une responsabilité particulière de la maîtrise d’oeuvre. En effet, les premiers résultats observés montrent que les choix des maîtres d’oeuvre pour les systèmes constructifs, les essences, leurs niveaux de transformation, ont un impact prépondérant au niveau de la faisabilité des projets en circuit court et sur tout le tissu économique, social et environnemental. Cette évolution apparaît pour certains être inexorable. Mais alors que notre monde se questionne sur son avenir, n’est-il pas plutôt temps de revisiter nos objectifs et nos pratiques, et notamment de vérifier si c’est la ressource qui doit s’adapter à l’outil ou bien l’inverse ?
The proposed paper, resulting from a PhD thesis work on the use of local wood in construction, questions the recent evolution of wood construction practices regarding both the historical evolution of techniques, but also the current challenges of sustainable development. Tools have played a fundamental role in the history of the use of wood in construction. With the appearance of the first tools and their evolution, the methods of harvesting, transformation, assembly will be gradually perfected over the centuries. The industrial era made it possible to automate certain tasks, including harvesting and sawing, shifting knowledge from primary processing to industrial processes. Since the end of the 20th century, this logic has led to a paradigm shift, with the effect of a certain optimization of production chains and more competitiveness, but also losses in terms of know-how and the abandonment of part of the resources. The evolution of timber management, harvesting and processing methods generates environmental impacts that depend on the choices made by each actor in the sector, including architects. The first results observed show that the choices of architects for construction systems, species, their levels of transformation, have a major impact on the feasibility of short circuit projects and on the entire economic, social and environmental fabric. This development appears to some to be inexorable. But while our world is wondering about its future, isn’t it rather time to revisit our objectives and our practices, and in particular to check whether it is the resource that must adapt to the tool or the reverse?
Architecture Bois de construction Outils Environnement Circuit-court