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La revue Archéologie, société et environnement (ASE) est ouverte prioritairement aux recherches archéologiques qui abordent les relations entre les sociétés avec leur environnement. Les thématiques sont variées et concernent l’économie des sociétés : exploitation et gestion des ressources, distribution et consommation des productions, gestion des déchets. Les articles pourront également traiter la question de la résilience des sociétés face aux changements environnementaux ou s’attacher à mieux définir l’anthropisation des milieux, à différentes échelles de temps et d’espace.
Les résultats issus d’opérations programmées ou préventives peuvent concerner des sites d’habitat rural ou urbain, des milieux aménagés (voies, parcelles, territoires) ou des milieux naturels anthropisés (zones humides, forêts, etc.). L’analyse des données sera issue d’études archéologiques, archéozoologiques, archéobotaniques, géoarchéologiques, spatiale, etc. Les volumes thématiques accueilleront également des contributions d’autres disciplines : histoire, géographie ou sciences de l’environnement.
Les résultats publiés contribueront dans une optique intégrative à mieux définir les relations sur le temps long entre les sociétés et leurs milieux, sans limite chronologique ni géographique.
The journal Archaeology, Society and Environment (ASE) is open primarily to archaeological research that addresses the relationships between societies and their environment. The themes are varied and concern the economy of societies : exploitation and management of resources, distribution and consumption of production, waste management. The articles may also address the issue of the resilience of societies in the face of environmental change or focus on better defining the anthropization of environments at different scales of time and space.
The results of programmed or preventive operations may concern rural or urban housing sites, developed environments (roads, agricultural plots, territories) or anthropized natural environments (wetlands, forests, etc.). The data analysis will be based on archaeological, archaeozoological, archaeobotanical, geoarchaeological, spatial and other studies. The thematic volumes will also include contributions from other disciplines : history, geography or environmental sciences.
The published results will contribute in an integrative way to better define the long-term relationships between societies and their environments, with no chronological or geographical limits.
Pour comprendre plus finement les interrelations entre archéologie et pédologie, on peut décrire avec précision les objets visés et les protocoles utilisés par les uns et les autres, en confrontant des expériences concrètes et en tentant une montée en généralité pour construire la comparaison. Nous avons pris le parti ici d’y associer quelques considérations sur la métaphysique du temps car elles nous semblent trop peu utilisées dans l’exercice scientifique ordinaire, et pourtant susceptibles d’apporter des éclairages nouveaux. Ainsi, la distinction ontologique fondamentale entre événements et processus nous parait particulièrement féconde dans ce débat et permet de tempérer quelque peu toute tentative de fusion (ou d’intersection) entre ces disciplines.
À proximité de Metz, les fouilles préventives réalisées sur un versant de 5 ha de la commune de Woippy, ont mis au jour un domaine foncier, en activité entre le VIIe et le XIIe siècle. Les vestiges comprennent des zones d’habitats auxquelles on peut associer des zones de parcellaires et de cheminements. Ce versant qui présente une topographie à pentes fortes s’est développé sur un substrat limono-argileux à argilo-sableux peu perméable. Les indices carpolo-giques indiquant le type de cultures dans les parcelles existent mais de manière relativement discrète ; les différents horizons pédologiques découverts s’articulent avec le parcellaire en petites lanières, avec des traits pédologiques de lessivage plus ou moins marqués selon la position topographique. Par ailleurs, les fouilles ont mis au jour un système complexe de drains et de fossés collecteurs d’eau, qui a constitué une étape préliminaire à l’implantation des bâtiments et qui a organisé progressivement le parcellaire dans sa forme définitive. La gestion du ruissellement apparaît alors comme un paramètre déterminant dans la structuration archéologique du paysage, tout comme la nécessité de recréer des drains et des bassins de rétentions s’est imposée lors de la fouille en 2018 pour limiter l’impact du colluvionnement dans le village actuel.
Les forêts bretonnes à la fin du Moyen Âge ont longtemps été présentées comme mal gérées et mal entretenues. L’examen des comptes seigneuriaux qui nous sont parvenus, avec quelques indications matérielles, invite à reconsidérer cette question. Cet article vise à faire le point sur les dernières recherches pour éclairer avec d’autres regards la question épineuse de la gestion des espaces forestiers à la fin du Moyen Âge, alors que les tensions sont croissantes et les pressions sur les territoires multiples avec les déprédations et les affres de la guerre. Les séries comptables révèlent des situations très contrastées suivant que les forêts se trouvent à proximité des principaux axes d’échange. L’élevage est dans ce cas très développé et pèse lourdement sur les couverts forestiers à travers les glandées et panages. D’autres sujets comme la chasse et l’existence des parcs à enclos sont inégalement éclairés par les comptabilités. Les enquêtes sur le terrain manquent pour apporter des réponses plus solides à ces questions.
L’atoll de la Passion-Clipperton est actuellement exempt d’installation humaine, de façon continue et régulière, mais abrite une importante colonie d’oiseaux, de crabes, de rats et d’espèces végétales. Cependant, qu’il s’agisse de vestiges laissés par des occupations humaines passées ou de déchets plastiques amenés quotidiennement par la mer, elle subit des interactions anthropiques. A la suite d’une mission scientifique internationale, nous nous sommes intéressés à la nature des restes anthropiques, c’est-à-dire à leur histoire, leur dispersion, leur dynamique, jusqu’aux effets sur l’environnement. De façon globale, cette étude permet de s’intéresser à l’histoire, aux usages, aux activités sur et autour de l’atoll, ou encore aux loisirs, aux appropriations humaines et revendications territoriales. Le traitement de ces données a une valeur heuristique considérable pour les sciences humaines et sociales. La problématique des déchets est envisagée non seulement comme un revers de la production, mais aussi comme un objet de recherche associant les dimensions historiques, géographiques, économiques, géopolitiques, paysagères, environnementales, écologiques et symboliques. Ainsi, cette étude est l’occasion de penser et mettre en débat les effets des crises économiques et environnementales actuelles.
Comité de rédaction
Rédacteurs en chef
Christophe PETIT
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
christophe.petit@univ-paris1.fr
Ségolène VANDEVELDE
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
segolene.vandevelde@univ-paris1.fr
Membres du comité
Sophie ARCHAMBAULT de BEAUNE
Université de Lyon 3
sophie.de-beaune@univ-lyon3.fr
Laure FONTANA
CNRS – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Laure.Fontana@cnrs.fr
Fabrice GUIZARD
Université polytechnique des Hauts de France
fabrice.guizard@uphf.fr
Cyril MARCIGNY
INRAP
cyril.marcigny@inrap.fr
Hervé RICHARD
CNRS – Université de Franche-Comté
herve.richard@univ-fcomte.fr
Sandrine ROBERT
EHESS GGh-Terres
sandrine.robert@ehess.fr