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Vol 4 - Numéro 1

Archéologie, société et environnement


Liste des articles

Sur l’ancien Jardin en Pente du Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye, des érables sycomores tracent un bassin
Ève GOLOMER

Un système hydraulique, aménagé en haut de la sixième terrasse du domaine royal du Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye, avait été mis en évidence parmi un bosquet d’arbres peint au milieu du XVIIe siècle. L’hypothèse est que l’ancien Jardin en Pente de cette terrasse, planté d’arbres fruitiers selon la description des archives, était susceptible de présenter des sources utiles à leur arrosage. Cette recherche apporte un argument pour le fait qu’au moins un bassin est repéré à la fois sur une huile sur toile et un dessin notarié. Au cours des siècles, l’apport en eau ayant diminué ainsi que l’entretien des jardins du côté nord des terrasses, comme il a été noté pour les sources de la cinquième terrasse, les espèces d’arbres s’y développant devinrent plus sauvages. La proximité de la forêt en limite de la grande Terrasse d’André Le Nôtre aurait apporté des samares, graines ailées d’érables sycomores qui ont alors poussé dans un biotope qui leur était favorable : sur la pente du coteau du Pecq, dans le parc d’une copropriété privée. Actuellement, ces arbres se révèlent être des indices végétaux pour attester cette terrasse historique. Ainsi, une vue satellite récente suggère l’existence d’un bassin enfoui sous terre à l’endroit où de jeunes érables sycomores se groupent en une figure arrondie comme s’ils circonscrivaient ce bassin constituant un obstacle pour leurs vigoureuses racines. D’autres vestiges proches sont en cours d’identification et pourraient être liés à une source qui aurait été présente au-dessus de ce bassin.


Récits de catastrophes : l’authenticité des paléodésastres méditerranéens dans les films
Olivier PLANCHON, Matthew J. JACOBSON, Cécile ALLINNE, Pierre POUZET, Nick MARRINER

Cet article explore l’attrait durable des ruines des anciennes civilisations et la représentation d’événements catastrophiques au cinéma, en se concentrant sur la représentation des aléas naturels dans l’Antiquité et la préhistoire. Une réflexion d’un point de vue archéologique et environnemental est basée sur les sources littéraires et scientifiques des événements naturels qui inspirent les synopsis des films. À partir de films de l’“âge d’or” du genre péplum, au milieu du XXe siècle, nous analysons la manière dont le cinéma réimagine les désastres historiques, de la destruction du colosse de Rhodes à la disparition de Pompéi. Si certaines paléo-catastrophes montrés dans ces films sont scientifiquement plausibles, comme l’éruption du Vésuve à Pompéi, d’autres, comme l’hypothèse du déluge de la mer Noire dans Noé et le scénario multi-catastrophes des Dix Commandements, persistent comme des mythes durables. L’article aborde également des hypothèses débattues, notamment l’impact météoritique à Sodome et Gomorrhe et le cataclysme spéculatif de 10 000 ans avant J.-C., en soulignant leur dépendance à l’égard des mythes et des théories pseudo-archéologiques. Cette exploration contribue à la compréhension de l’interaction complexe entre l’imagination cinématographique, les événements historiques, les catastrophes naturelles et les mythes culturels durables.


Les forêts dans le comté de Nantes au XVe siècle : état des lieux et perspectives
Brice RABOT

Les forêts bretonnes à la fin du Moyen Âge ont longtemps été présentées comme mal gérées et mal entretenues. L’examen des comptes seigneuriaux qui nous sont parvenus, avec quelques indications matérielles, invite à reconsidérer cette question. Cet article vise à faire le point sur les dernières recherches pour éclairer avec d’autres regards la question épineuse de la gestion des espaces forestiers à la fin du Moyen Âge, alors que les tensions sont croissantes et les pressions sur les territoires multiples avec les déprédations et les affres de la guerre. Les séries comptables révèlent des situations très contrastées suivant que les forêts se trouvent à proximité des principaux axes d’échange. L’élevage est dans ce cas très développé et pèse lourdement sur les couverts forestiers à travers les glandées et panages. D’autres sujets comme la chasse et l’existence des parcs à enclos sont inégalement éclairés par les comptabilités. Les enquêtes sur le terrain manquent pour apporter des réponses plus solides à ces questions.


La Passion-Clipperton
Traces anthropiques sur un atoll français inhabité, dans l’océan Pacifique
Anthony Tchékémian, Patrick Leleu

L’atoll de la Passion-Clipperton est actuellement exempt d’installation humaine, de façon continue et régulière, mais abrite une importante colonie d’oiseaux, de crabes, de rats et d’espèces végétales. Cependant, qu’il s’agisse de vestiges laissés par des occupations humaines passées ou de déchets plastiques amenés quotidiennement par la mer, elle subit des interactions anthropiques. A la suite d’une mission scientifique internationale, nous nous sommes intéressés à la nature des restes anthropiques, c’est-à-dire à leur histoire, leur dispersion, leur dynamique, jusqu’aux effets sur l’environnement. De façon globale, cette étude permet de s’intéresser à l’histoire, aux usages, aux activités sur et autour de l’atoll, ou encore aux loisirs, aux appropriations humaines et revendications territoriales. Le traitement de ces données a une valeur heuristique considérable pour les sciences humaines et sociales. La problématique des déchets est envisagée non seulement comme un revers de la production, mais aussi comme un objet de recherche associant les dimensions historiques, géographiques, économiques, géopolitiques, paysagères, environnementales, écologiques et symboliques. Ainsi, cette étude est l’occasion de penser et mettre en débat les effets des crises économiques et environnementales actuelles.

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Les carbonates archéologiques, mémoire des activités anthropiques