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Les communautés connaissent un essor considérable depuis l’instrumentation numérique réalisée à partir des Technologies de l’Information et de la Communication qui façonnent et organisent le monde du Web et des réseaux socionumériques. En analysant l’émergence et le potentiel d’Intelligence Collective d’une communauté de développeurs hors de l’organigramme de la Direction des Systèmes d’Information d’une grande entreprise de l’énergie, nous avons identifié une approche d’organisation décentralisée autorisant la résolution communautaire de problèmes liés aux activités-coeur de l’entreprise et ouvrant en parallèle des perspectives d’innovation sociale dans le fonctionnement historique de l’entreprise.
Les outils technologiques de l’information et de communication permettent d’accéder facilement à de vastes quantités de connaissances humaines. La connaissance est utilisée pour autonomiser les personnes et les enrichir culturellement et matériellement et pour construire une société durable. Les réseaux sociaux, des OCW, les MOOC et les approches connectivistes de l’apprentissage contribuent largement à l’appropriation de nouvelles connaissances par un large public. Mais l’analyse du fonctionnement de ces Environnements numériques d’apprentissage (ENA) et des processus en jeu dans l’acquisition et le partage des connaissances devient de plus en plus complexe. Le recours à la modélisation des systèmes complexes permet néanmoins de transcrire les phénomènes observés et d’en faciliter l’analyse à l’aide d’outils spécifiques. Cet article présente et met en lumière l’apport de la théorie des systèmes complexes à l’étude du comportement d’ENA de nouvelle génération. Il décrit en détail une démarche réaliste et propose des outils de pilotage efficaces.
Dans cet article, nous nous intéressons aux activités d’organisation des connaissances des spécialistes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche dans la mesure où elles contribuent à la circulation des connaissances et à l’évolution des systèmes d’organisation des connaissances (SOC). Les domaines scientifiques auxquels ces spécialistes sont institutionnellement rattachés se recomposent dans des communautés épistémiques qui conduisent des activités similaires tant en matière de recherche d’information, de production de connaissances, que d’accès à l’information. Pour effectuer ces activités, ces communautés, notamment en sciences humaines et sociales, disposent d’outils, de services et de dispositifs qui participent du mouvement des « Humanités numériques ». Les deux grandes agences bibliographiques françaises (ABES et BnF) prennent part à ce mouvement en appliquant aux données le modèle entité-relation qui s’étend progressivement à l’indexation matière (répertoires d’autorités matières, thésaurus, etc.). Les connaissances produites par les communautés épistémiques sont donc étroitement liées aux infrastructures numériques de recherche basées sur la normalisation et la mutualisation qui composent un socle technologique distribué et commun. Tandis que la communauté scientifique exprime le caractère pluridisciplinaire, multidisciplinaire, voire transdisciplinaire des objets qu’elle étudie, nous nous intéressons aux conditions dans lesquelles le web de données peut répondre aux besoins de structuration et d’organisation des connaissances de ces communautés épistémiques. Dans quelle mesure les SOC conservent-ils une place prépondérante au sein des infrastructures des « Humanités numériques » et de leurs dispositifs sociotechniques ? Comment valoriser les propriétés heuristiques des SOC lors du processus d’indexation effectué par les spécialistes de ces communautés épistémiques ? Afin de répondre à ces questions nous étudions les orientations techniques, les composants et le fonctionnement de trois Infrastructures de Recherche (HAL, ISIDORE, Persée). Nous constatons que la production et la circulation des connaissances sont fondées sur la puissance technologique des dispositifs et soulignons la présence de nombreux SOC et une valorisation fragmentée de l’indexation matière. Aussi, nous nous intéressons aux conditions de possibilités d’une fertilisation croisée entre les SOC et proposons de nous appuyer sur le Linked Open Data (LOD) pour construire un modèle d’interopérabilité entre les SOC des communautés épistémiques afin de composer un continuum documentaire.