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Christophe DURLET
Université de Bourgogne
Jérôme BRENOT
Éveha-Troyes
Éric PHILIPPE
Éveha-Rennes
Julien CURIE
UMR 7041 ArScAn
Pierre-Alexandre TEBOUL
Université de Bourgogne
Théophile COCQUEREZ
Université de Bourgogne
Ludovic BRUNEAU
Université de Bourgogne
Published on 31 March 2023 DOI : 10.21494/ISTE.OP.2023.0964
Archaeological investigations conducted on an ancient aqueduct supplying the antique town of Poitiers, western France, in the municipality of Vouneuil-sous-Biard (86), has uncovered a 20 cm thick calcitic crust on walls of a buried channel. Two types of facies alternate in this crust. In the lower crust laminae are mostly comparable to speleothems that would be derived from relatively pure karstic waters. The mid and upper parts of the crust are influenced by microbial communities and probably derived from capture of surface streams rich in organic matter. The δ18O and δ13C values of these two facies, formed in a dark drain with little seasonal temperature variation, are intermediate between those expected for pure speleothems and tufa deposits. Alternance of very thin dark and light laminae exist, especially at the base of the crust. This may represent annual growths, but isotopic and petrographic existing data do not prove this hypothesis which would need further geochemical investigations.
La fouille préventive menée sur un tronçon d’aqueduc antique alimentant la ville de Poitiers sur la commune de Vouneuil-sous-Biard (86) a mis au jour un encroûtement calcitique d’une vingtaine de centimètres d’épaisseur, conservé sur les parois basses d’un canal enterré. Deux types de faciès s’y succèdent, parfois en alternance. A la base de l’encroûtement, les lamines sont majoritairement assimilables à des spéléothèmes qui seraient issus du captage exclusif de sources karstiques. La partie médiane et terminale de l’encroûtement est davantage marquée par des dépôts sous influence microbienne (« microbialites »), moins laminés, qui semblent indiquer des épisodes de passage d’eaux riches en matière organique, probablement en partie issues du captage de ruisseaux de surface. Les valeurs de δ18O et de δ13C de ces divers faciès sont intermédiaires entre celles attendues pour des dépôts de concrétions karstiques et de tufs calcaires, formés dans un conduit obscur avec une faible amplitude thermique saisonnière. Des couples de lamines inframillimétriques, comparables à des couples annuels décrits dans d’autres aqueducs, sont localement bien exprimés, surtout à la base de l’encroûtement. Cependant, dans l’état actuel des investigations, ni leurs caractéristiques pétrographiques, ni leur signature isotopique ne permettent d’attester de leur annualité.