Ingénierie et systèmes > Accueil > Revue
Ingénierie cognitique a pour vocation de publier les principaux textes scientifiques, technologiques, épistémologiques et philosophiques concernant les technologies cognitives et leurs développements actuels et futurs.
Dans une période soumise à la logique de l’exponentiel, le numérique sous toutes ses formes s’installe dans la société, dans les systèmes impliquant les hommes et les interfaces, leurs usages personnels, partagés ou plus généralement collectifs. Il envahit l’organisation et la vie des groupes comme des individus, allant jusqu’à pénétrer les corps ou s’insérer dans la pensée dans de nouvelles formes d’hybridité anthropotechnique.
De grands secteurs sont concernés : systèmes technologiques intelligents, systèmes apprenants, systèmes métacognitifs, systèmes collaboratifs et hybrides, éthique et futurs de l’ingénierie cognitique et des systèmes intelligents, naturels, artificiels et hybrides.
Ingénierie cognitique est une revue scientifique bilingue — Français–Anglais — à comité de lecture avec évaluation en double aveugle par des pairs, et éditée selon les principes “Open Science”.
Cognitive Engineering aims at publishing the main scientific, technical, epistemological and philosophical texts that concern cognitive technologies and their current and future development.
In a time ruled by exponential logic, digital technologies have spread in society, in systems involving humans and interfaces, their personal or shared uses or more globally their collective uses. Digital technologies are taking over organization and group life as well as people’s life to the point where they are entering bodies and moving into thoughts with new forms of anthropotechnical hybridity.
Important sectors are affected: intelligent and technological systems, learning systems, meta-cognitive systems, collaborative and hybrid systems, ethics and the future of cognitive engineering and its systems.
L’étude vise à examiner si le biais d’automatisation dans des situations d’arbitrage entre une aide humaine et une aide basée sur l’IA varie en fonction des caractéristiques psychosociales des individus. La littérature met en évidence la robustesse du biais d’automatisation dans les situations de prise de décision avec une seule aide, mais quelques études récentes mobilisant le paradigme de la double aide à la décision identifient des résultats plus nuancés, notamment en fonction des caractéristiques des participants. 2 groupes de participants (37 élèves pilotes militaires vs 37 pilotes opérationnels) sont engagés dans une simulation de mission aérienne d’attaque au sol, où ils doivent choisir entre les informations fournies par une aide humaine et celles fournies par une aide automatisée basée sur l’IA. La confiance en ces aides est induite a priori par des niveaux de fiabilité prédéfinis (20%, 50%, 70% 90%). A fiabilité égale, lorsque les jeunes participants et les experts sont confrontés à une aide humaine et une aide basée sur l’IA, ils ont une préférence pour l’aide humaine. Toutefois cette préférence est plus importante pour les experts. L’étude remet en question l’invariabilité du biais d’automatisation, soulignant l’impact des caractéristiques psychosociales de l’opérateur sur la prise de décision. Il semble nécessaire de reconsidérer le biais d’automatisation dans des contextes modernes au travers des représentations individuelles des technologies pour optimiser la conception des systèmes d’aide à la décision.
L’épistémologie est par nature une méta-discipline dont une structuration sous forme d’une matrice 4x4 dénotée polyptyque épistémologique est proposée dans le but d’aider à situer toute étude scientifique selon un spectre simple. Des conséquences de l’approche polyptyque sont énoncées.
En tant que concept théorique, la guerre cognitive fait l’objet d’une attention croissante. Pourtant, il existe un fossé entre la littérature naissante sur le sujet et une compréhension approfondie de la stratégie de guerre cognitive de la Chine et de ses tactiques, ainsi que de l’impact qu’elle a sur les démocraties. La recherche émet l’hypothèse que la stratégie de guerre cognitive de la Chine, tout en s’appuyant sur des technologies de rupture et des avancées scientifiques, notamment dans le domaine de la neuropsychologie, est ancrée dans la culture stratégique historique du pays, et en particulier dans la stratégie indirecte et les processus de (dé)socialisation dans la vision du monde de la Chine.
Après l’inventaire de quelques caractéristiques repérables du « sens », on considère l’interaction d’un être humain avec un autre comme une situation cruciale. La question du sens, avec l’hypothèse que le sens est le contraire de l’information, est ensuite discutée.
Pour répondre aux problèmes posés par l’utilisation croissante des modèles IA dans les applications à forts enjeux socio-économiques ou de sécurité, l’intelligence artificielle explicable (XAI) a connu un essor important durant les dernières années. Initialement dévolue à la recherche de solutions techniques permettant de produire automatiquement des explications, elle s’est heurtée à plusieurs difficultés, en particulier lorsque ces solutions ont été confrontées à des utilisateurs finaux non experts. L’XAI s’est alors attachée à s’inspirer des sciences sociales pour produire des explications plus faciles à comprendre. Malgré certains résultats encourageants, cette nouvelle approche n’a pas apporté autant qu’espéré. Cet article analyse l’évolution de l’XAI à travers ces deux périodes. Il évoque des raisons possibles des difficultés rencontrées, puis propose une nouvelle approche pour améliorer la production automatisée d’explications. Cette approche, nommée explicabilité sémantique ou S-XAI, est centrée sur la cognition de l’utilisateur. Alors que les méthodes précédentes sont orientées sur les algorithmes ou sur la causalité, la S-XAI part du principe que la compréhension repose avant tout sur la capacité de ce dernier à s’approprier le sens de ce qui est expliqué.
La revue « Ingénierie Cognitique » s’est donné pour mission de publier les textes scientifiques, technologiques, épistémologiques et philosophiques concernant les technologies et méthodes cognitives, c’est-à-dire celles utilisées pour connaître la cognition humaine, mais également les conséquences de sa mise en oeuvre et les moyens de l’action que l’on peut avoir sur elle.
Ce numéro spécial de la revue rassemble un ensemble de textes composés par les chercheurs de deux collectifs français impliqués d’une part, dans un programme de recherche polémologique GECKO (Laboratoire de conception pour la guerre cognitive) et d’autre part dans un réseau consacré à l’action cognitive conflictuelle, CIVIL. Les textes sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs et visent à donner une base de réflexion thématique à la poursuite de certains travaux initiaux francophones sur le sujet de la « guerre cognitive ».
Cet article pose les éléments d’une problématisation de la guerre cognitive d’un point de vue sémiotique. On y propose un quadrillage phénoménologique de la guerre cognitive en termes de cibles et d’attaques puis une discussion sur les créations symboliques et culturelles comme porteuses d’une autorité, d’une légalité qui fait société. On s’intéressera au récit national comme création symbolique nécessaire au vivre ensemble, susceptible d’attaques hostiles mais pièce maitresse d’une défense cognitive à inventer. Il évoquera enfin la question du numérique qui constitue une faille intrinsèque au système de « défense culturelle » des démocraties.
Cet article aborde la problématique de la culture civile de la guerre cognitive qui est très rarement prise en compte. En effet en dehors de la confrontation militaire, on peut considérer ici trois autres types de confrontation. La confrontation idéologique et culturelle, à savoir les moyens cognitifs utilisés pour déstabiliser ou chercher un système d’idéologie dominante. La confrontation géo-économique, toutes les manoeuvres informationnelles liées à la guerre économique. La confrontation sociétale, intrusions des acteurs de la société civile dans les problèmes économiques. Les acteurs de ces problématiques sont issus du monde civil et non du monde militaire.
Le concept de « guerre cognitive » (dans son acception « occidentale ») n’est apparu que récemment au Vietnam. Travailler sur le champ sémantique de ce concept (comme d’autres récemment empruntés) permet d’en comprendre le cheminement et la perception que peuvent en avoir les autorités vietnamiennes. Pourtant, au-delà de cette étude sémantique, il est nécessaire de s’intéresser et de comprendre les traditions militaires vietnamiennes, notamment la guerre révolutionnaire, pour voir comment elles peuvent constituer un terreau favorable à « l’absorption » rapide de ce concept « importé » et permettre sa réutilisation sous une forme « vietnamisée » soit dans un cadre militaire ou civil au service de l’influence de ce pays.
Comité de rédaction
Rédacteur en chef
Bernard CLAVERIE
IMS - ENSC Bordeaux INP
Membres du comité
Jean-Paul BOURRIERES
IMS – Université de Bordeaux
Noémie CHANIAUD
IMS - ENSC Bordeaux INP
Laurent CHAUDRON
Theorik-Lab - Salon de Provence
Gilles COPPIN
LabSTICC - IMT Atlantique - Brest
Ralph ENGEL
SSRI-A8 - MESR - Paris
Jean-Gabriel GANASCIA
LIP6 - Sorbonne Université - Paris
Baptiste PREBOT
Direction générale de l’armement Paris
Publication ethics and publication malpractice statement