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La Science et technologie (S&T) sont des enjeux majeurs pour le développement économique et le progrès social. Inscrits dans les ODD de 2015 pour l’Agenda de 2030, leur légitimité n’est pas récente dans la problématique des pays en développement ou en transition. Néanmoins, si leur bienfondé était lié à l’appropriation et la diffusion d’une technologie stricto sensu, le regard actuellement posé sur elles est plus large et lié à la construction de compétences et de capacités. Le présent article propose de revisiter l’état de l’art de la science et la technologie comme interdépendantes du développement économique, avant d’exposer le lien, important mais contrarié dans les théories actuelles du développement économique.
Le nombre de personnes dépourvues de compte bancaire demeure une véritable problématique pour l’inclusion financière dans les pays en développement. Le développement de la FinTech dans l’UEMOA apparaît comme une solution, notamment dans le cadre des services d’argent mobile. L’objet de ce papier est d’analyser les enjeux de l’adéquation entre la FinTech et l’inclusion financière dans les huit pays de l’UEMOA à l’aide d’un modèle de données de panel à effets fixes. Les résultats montrent que l’inclusion financière est fortement corrélée aux intérêts bancaires, et que la demande d’ouverture d’un compte bancaire augmente lorsque les conditions d’accès sont moins onéreuses pour les clients. En parallèle, les banques offrent des conditions d’ouverture de comptes bancaires plus intéressantes lorsque leurs marges sont élevées. Un autre résultat important est que l’accès à la téléphonie mobile et à lnternet ne garantit pas toujours un accès aux FinTechs, condition indispensable d’une inclusion financière accrue.
L’article interroge en quoi le concept de Système Sectoriel d’Innovation (SSI) permet de comprendre et d’organiser des choix de politiques publiques sur la filière cacao au Cameroun. Cette production centrale dans l’économie agricole du pays, a fait l’objet depuis 2002 de multiple « plans de relance » visant à accroitre significativement les rendements et la production de cacao grâce au transfert des connaissances scientifiques et techniques. A partir d’entretiens ouverts et de collecte de données quantitatives auprès d’acteurs clés, l’article caractérise le mode et la logique d’organisation du « système cacaoyer d’innovation ». L’analyse de la structuration de ce SSI révèle des dysfonctionnements. Elle permet d’identifier les leviers potentiels pour une trajectoire d’innovation vers une augmentation durable et plus inclusive de la production.
L’objectif de cet article est d’identifier les facteurs qui inhibent les efforts gouvernementaux qui concourent au développement de l’entrepreneuriat scientifique au Cameroun. La mobilisation des sources documentaires et les données statistiques obtenues à l’Institut National de la Statistique (INS) et dans certains ministères ont permis de conclure que l’objectif de développement de l’entrepreneuriat scientifique au Cameroun est inhibé à la fois par un difficile environnement social, institutionnel, structurel et économique. Pour réduire ces freins, il est premièrement suggéré au gouvernement d’actualiser le Plan Directeur de la recherche existant, dans le but d’identifier et de circonscrire les domaines prioritaires de la Recherche pour le développement du pays ; deuxièmement d’élaborer des stratégies visant à vulgariser auprès des populations la culture de la science, de la technologie et de l’innovation ; troisièmement de mettre en place une structure d’intermédiation entre la recherche et le monde des entreprises pour favoriser la valorisation industrielle et commerciale des résultats scientifiques et technologiques ; et enfin accroitre la capacité des institutions de formation et de recherche en infrastructures pédagogiques et d’accueil.
Les politiques d’innovation reposent sur la Science et Technologie (S&T), mais aussi sur des politiques indirectes permettant d’améliorer le contexte socio-économique local dans le cadre de Pays Moins Avancés (PMA). Notre article propose de valoriser les politiques industrielles et de S&T dans le cadre de l’intégration régionale au Sénégal. La question soulevée est de savoir si le contexte de régionalisation du Sénégal dans le cadre de l’Union Economique et Monétaire Ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) lui est favorable, par opposition aux politiques protectionnistes marquées par l’Industrialisation par Substitution aux Importations (ISI) et pratiquée pendant des années. Dans un pays où la Science et Technologie (S&T) sont principalement issues de la recherche scientifique agricole, notre proposition, mobilisant des données secondaires, met en lumière les différents enjeux du secteur industriel sénégalais dans un contexte porté par les politiques scientifiques et technologiques et la régionalisation grandissante.
Cet article examine l’impact de la digitalisation de l’enseignement supérieur sur les inégalités sociales pendant la crise sanitaire (COVID-19). Après avoir rappelé l’expansion de l’enseignement universitaire à distance ainsi que l’évaluation de l’efficacité de ce nouveau paradigme d’apprentissage, nous approfondissons le lien entre l’enseignement à distance et l’inégalité sociale. S’appuyant sur une étude qualitative exploratoire auprès de trente enseignants universitaires tunisiens, les résultats montrent que la résistance aux changements et la réticence, l’absence de lieu propice de travail et la lenteur de connexion Internet constituent les principaux obstacles à l’adoption de cette nouvelle façon d’apprentissage. De plus, notre étude montre que 60% des enseignants considèrent que l’enseignement à distance présente un puissant accélérateur des inégalités sociales tant pour les enseignants que pour les étudiants.
La sécurité et la salubrité alimentaire font face à d’importants changements sociétaux amorcés au lendemain de la seconde guerre mondiale, et dont actuellement les effets combinés se renforcent mutuellement. Ces changements menacent un équilibre devenu précaire entre d’une part les ressources de la planète et nos capacités à les mobiliser, et d’autre part les besoins de l’humanité. Dans l’état actuel des savoirs, une conscientisation mondiale des enjeux et la mise en oeuvre de technologies connues sont théoriquement en mesure de retarder l’avènement d’un découplage brutal entre l’offre et la demande alimentaire mais une capitalisation de nouvelles découvertes semble décisive afin de garantir la sécurité nutritionnelle de générations futures.
Ce papier analyse l’impact de l’adoption des nouvelles technologies rizicoles sur l’efficacité technique des agriculteurs au Sénégal. En désagrégeant les différentes possibilités ou traitement en trois niveaux à l’aide d’un traitement multiple, les résultats montrent que, d’une part, le premier niveau de traitement T1 (engrais) n’a pas d’impact sur l’efficacité technique des riziculteurs et, d’autre part, le deuxième niveau de traitement T2 (engrais et semence améliorée) et le troisième niveau de traitement T3 (engrais, semence améliorée et équipement motorisé) impactent sur l’efficacité technique des riziculteurs respectivement de 9,7% et de 12,1%.
Le concept de « capture d’innovation » explique pourquoi les opérateurs historiques permettent aux challengers d’utiliser des innovations radicales qui potentiellement perturbent le marché. Les challengers sont des petits acteurs agiles qui cherchent à prouver que leur innovation est viable, en passant par la vente à un acteur historique. Ce dernier peut ensuite récupérer les marchés perdus et utiliser ses compétences pour intensifier l’innovation capturer, préservant ainsi son avantage concurrentiel. Ce concept est illustré à travers l’étude de cas d’une néo-banque, innovation dans le paysage financier, car son principe est d’offrir une gamme limitée de produits uniquement via le téléphone portable. Le cas montre également que les challengers ont utilisé une nouvelle technologie, une forme organisationnelle différente et une innovation dans les canaux de distribution pour cibler des clients aux besoins non satisfaits. En Inde à cause des règlementations en vigueur un cas similaire n’a pas eu le succès escompté. C’est pourquoi il nous semble important que les organes de régulation dans les pays en développement veillent à avoir une réglementation appropriée pour faciliter la réussite des entreprises innovantes, et ne devraient pas bloquer leurs stratégies de prix, de promotion ni de distribution.. Il est à composer en Arial 9, interligné 13 points.