Titre : Un itinéraire antique entre Corre (Haute-Saône) et Escles (Vosges) confirmé par le LiDAR : vers la reconnaissance de voies de portage entre la Saône et la Moselle Auteurs : Pierre Fetet, Revue : Archéologies numériques Numéro : Numéro 1 Volume : 4 Date : 2020/06/11 DOI : 10.21494/ISTE.OP.2020.0524 ISSN : 2515-7574 Résumé : Les couvertures LiDAR sous forêt permettent d’identifier des habitats ruraux mais également des voies de circulation, locales ou de plus grand parcours. Depuis 1989, l’association Escles-Archéologie organise des prospections et répertorie les voies antiques de la Vôge, région forestière et rurale située au sud-ouest du département des Vosges. L’une d’elles attire particulièrement lattention car ses substructions la rendent facilement repérable au sol. On la considère comme une voie de portage entre la Saône et la Moselle, l’agglomération gallo-romaine d’Escles pouvant être une étape à mi-chemin entre les deux rivières. En 2016, l’étude d’un relevé LiDAR a permis de révéler une bande de terre de 40 mètres de large, bordée par des fossés rectilignes, qui emprunte le même tracé que la voie au nord de la Saône. Cette bande de terre fait partie d’un axe général rectiligne de 27 kilomètres de Corre à Escles avec un azimut de 30° E. Au franchissement des vallées, alors que la voie pavée s’écarte pour trouver des pentes adoucies, la bande de terrain conserve son orientation rectiligne jusqu’à la rupture de pente en bordure du plateau, puis franchit l’obstacle grâce à des rampes très pentues et reprend sur l’autre rive la même largeur et la même direction. Les relevés effectués sur la section Corre-Escles permettent aujourd’hui de connaître assez précisément l’orientation et le tracé de ces deux cheminements contigus et de confirmer l’existence d’une voie de portage rectiligne importante destinée probablement aux piétons, aux cavaliers et aux bêtes de somme. La voie pavée, quant à elle, devait être utilisée pour transporter des charges lourdes avec des charriots. Cette étude, qui révèle la complexité topographique et chronologique des liaisons routières entre la Saône et la Moselle, appelle de nouvelles campagnes de prospections, de fouilles et de relevés LiDAR pour préciser les phasages et les tracés, en particulier pour la section Escles-Portieux qui est peu documentée jusqu’à présent. Éditeur : ISTE OpenScience