@ARTICLE{10.21494/ISTE.OP.2023.0993, TITLE={Défis du vide}, AUTHOR={Ruth Scheps, }, JOURNAL={Arts et sciences}, VOLUME={7}, NUMBER={Numéro 2
}, YEAR={2023}, URL={https://openscience.fr/Defis-du-vide}, DOI={10.21494/ISTE.OP.2023.0993}, ISSN={2515-8767}, ABSTRACT={Qu’il soit physique, métaphysique ou psychologique, le vide est un concept polysémique et souvent paradoxal, généralement associé à l’absence (de matière ou de tout autre contenu), voire au manque. La question du vide hante l’humanité depuis toujours et accompagne toute l’histoire des sciences. Dans l’Antiquité grecque, Parménide puis Aristote ont nié son existence, les atomistes Leucippe et Démocrite ont au contraire affirmé son omniprésence dans l’univers. Depuis la révolution scientifique du XVIIème siècle jusqu’à la révolution relativiste et au-delà, les physiciens ont cherché à le créer et le conceptualiser. Au fil des théories du vide qui se sont succédé, l’opposition entre le vide et le plein s’est muée en complémentarité ou interdépendance, jusqu’à la théorie quantique des champs, où le vide complet est en continuité avec la matière. De leur côté, les artistes visuels ont d’abord représenté le vide en tant que faire-valoir des formes visibles, dans une complémentarité statique avec le plein, puis l’ont affronté en tant que tel, comme dans les « expositions du vide » de l’art contemporain. Dans la tradition picturale chinoise d’inspiration taoïste ou bouddhiste, cette complémentarité est au contraire une interpénétration dynamique, issue de la Vacuité originelle.}}