@ARTICLE{10.21494/ISTE.OP.2022.0857, TITLE={Ressentir et voir : couleurs, matières et formes du sentir dans l’art non-figuratif après la Seconde Guerre mondiale}, AUTHOR={Alexandra Charvier, }, JOURNAL={Arts et sciences}, VOLUME={6}, NUMBER={Numéro 3
}, YEAR={2022}, URL={https://openscience.fr/Ressentir-et-voir-couleurs-matieres-et-formes-du-sentir-dans-l-art-non}, DOI={10.21494/ISTE.OP.2022.0857}, ISSN={2515-8767}, ABSTRACT={À partir de la fin du XIXe siècle, un renouveau de l’approche de l’acte perceptif du spectateur dans le discours théorique sur l’art s’affirme de façon concomitante au discours psychologique et philosophique. L’acte de perception du spectateur expliquerait certaines illusions picturales. Au-delà, l’acte perceptif pourrait jouer un rôle nouveau dans l’appréhension d’une couleur ou d’une qualité de texture, nous reliant, par association ou équivalence, à d’autres sensations, tactiles, olfactives, sonores, tout aussi immédiatement perçues en dépassant les principes naturalistes de l’imitation. Nous voudrions d’abord mettre en exergue l’évolution d’une théorie de l’art autour de la notion de suggestion ; puis nous montrerons en quoi différentes formulations non-figuratives après la Seconde Guerre mondiale s’inscrivent dans la continuité de cette conception par une recherche créative sur la manière de rendre perceptible sur la surface plane telle impression de profondeur, d’étendue, de remous ; une matière ou une forme que l’on sent acérée ou rugueuse, ne cherchant à peindre ni l’objet ni une sensation mais à créer une « équivalence qui détermine une sensation » (P. Tal Coat). Parallèlement à un renouveau de la psychologie qui considère que notre perception établit des relations dans le champ visuel, que nous saisissons des structures qui parlent à tous les sens, de nombreux artistes entament une recherche créative sur la manière de rendre visibles des sensations ancrées dans leur expérience du monde sensible, qui pour eux en font souvent naître d’autres, affectives ou spirituelles, induisant un ressenti « en deçà des mots et des cadres intellectuels » (D. Vallier). La nature singulière de cette esthétique entretenant un lien inattendu avec le réel, provoque dès cette époque un débat sur son rattachement à l’art abstrait.}}